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13h35 Ensemble, c'est tout
Rediffusion Film : comédie dramatique 1h35 Tout publicLa jeune Camille Fauque a quitté sa famille bourgeoise pour vivre de son côté. Pour l'instant, elle habite une chambre de bonne et arrive à survivre en faisant des ménages. C'est dans le hall de son immeuble qu'elle fait la connaissance de Philibert, un aristocrate bègue qui vit dans un immense appartement familial en colocation avec Franck, un jeune cuisinier. Un soir d'hiver, Philibert rend visite à la charmante Camille, victime d'une forte grippe. Pris de pitié, il lui propose de s'installer quelque temps dans son appartement. A son retour, Franck a d'autant plus de mal à accepter la nouvelle qu'il vient d'apprendre que sa grand-mère a eu une attaque... - Critique : Au mitan des années 1980, les enfants de Philippe Djian et de Jean-Jacques Beineix rêvaient, via 37°2 le matin, à une transcendance. Vingt ans plus tard, leurs enfants ont mis la barre plus bas : il s'agit d'apprendre à cohabiter, agrégat de solitudes, de résignations, que le salutaire « vivre ensemble » peut soigner – tout en constituant un unique horizon. Ensemble, donc, trois jeunes adultes réunis dans un appartement parisien. Un fils d'aristo bègue, un cuistot atrabilaire mais le coeur sur la main et une « angelotte », une fille aux cannes trop maigres et aux trop grands yeux. Comment ces trois-là vont inventer un communautarisme soft, c'est le sujet de ce récit un peu bateau, mais payant émotionnellement. Le film décolle quand la vérité excède l'efficacité tire-larmes de l'intrigue. On pense à une escapade en province – où Berri se souvient qu'il a été l'ami de Pialat –, on pense à cette idée de repousser le moment où Canet et Tautou tomberont dans les bras l'un de l'autre, où le désir ne dit pas son nom. La vérité, on la doit aussi à une actrice qui s'affirmait comme la meilleure de sa génération. On ne voit pas qui mieux qu'Audrey Tautou, avec son franc-parler gouailleur, son physique à la fois délicat et assez banal, peut incarner une jeune fille d'aujourd'hui, confrontée à la précarité économique et sentimentale. Une héroïne populaire.
À suivre, dès 15h10 : Les grands mythes (Rediffusion)
Ce soir sur Arte :
20h55 La Reine Margot
Film : drame 2h30 -12Pour apaiser les tensions politiques qui déchirent le royaume, en pleine guerre de Religion, la reine Catherine de Médicis a imaginé marier sa fille, Marguerite de Valois, dite Margot, à l'un des chefs du parti protestant, Henri de Bourbon, le jeune roi de Navarre. Les huguenots affluent à Paris. Les noces se déroulent, fastueuses. Mais leurs derniers échos ne sont pas encore éteints que le duc de Guise obtient la tête du chef militaire des protestants, l'amiral de Coligny. Ce premier assassinat en amène d'autres, innombrables. Les tueurs sont lâchés dans les rues de la capitale. Les corps massacrés s'entassent. La Seine, rouge de sang, charrie des cadavres... - Critique : Août 1572. Catherine de Médicis, mère de Charles IX, marie sa fille Marguerite de Valois, catholique, à Henri de Navarre, protestant, afin de réconcilier les Français, déchirés par les guerres de Religion. Six jours après le mariage, c’est la nuit de la Saint-Barthélemy… Adjani se tient immobile, hiératique, glaciale, le visage de marbre posé sur sa collerette comme sur un billot. Trois heures plus tard, le couperet est tombé. Pas sur la tête de Margot, mais sur celle de son amant, qui repose sur les genoux de la jeune reine… Ce n’est pas vraiment du Dumas. Ce n’est peut-être pas non plus de l’histoire. Mais, assurément, c’est du Chéreau. Du grand Chéreau, qui prend toujours parti pour les fous ou les folles. Margot ne peut échapper à la malédiction familiale : mi-duègne, mi-Nosferatu, Catherine de Médicis (Virna Lisi, Prix d’interprétation à Cannes) règne sur une famille de morts-vivants. La mise en scène est à l’image de cette famille : violemment baroque, traversée de ruptures et de fulgurances. L’hystérie incessante peut lasser, mais la morale de l’histoire ne laissera jamais indifférent : aujourd’hui comme hier, les guerres dites « civiles » sont le fait de haines fratricides…

23h25 Patrice Chéreau, irrésistiblement vivant
Inédit Documentaire cinéma 1h35 Tout publicPendant près d'un demi-siècle, Patrice Chéreau a laissé une trace unique dans le paysage artistique français et européen. Né en 1944 dans un village d'Anjou, ce fils d'un peintre insatisfait et d'une mère dessinatrice a perçu très tôt quelle voie serait la sienne. Résolu à toucher les publics les plus éloignés du théâtre, il se voit confier à 22 ans, en 1966, la direction de celui de Sartrouville, en banlieue parisienne. Il mettra douze ans à rembourser la dette de la faillite colossale qu'il y cause. Qu'importe, il est prêt à courir les scènes européennes, du Piccolo Teatro de Milan au Festspielhaus de Bayreuth, où avec Pierre Boulez il présente entre 1976 et 1980 une mémorable tétralogie de Wagner, en passant par le Berliner Ensemble dont la troupe, qu'il a observée et admirée dans sa jeunesse, perpétue le travail de Bertolt Brecht.
