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01h20 Monk, Pannonica : une histoire américaine
Documentaire musique 1h55 Tout publicÀ suivre, dès 03h15 : Policiers et citoyens, une relation sous tension
Ce soir sur Arte :
20h50 Les ripoux
Film : comédie 1h45 Tout publicInspecteur de police bedonnant et corrompu, René connaît le XVIIIe arrondissement de Paris comme sa poche. Il y a ses habitudes, ses petits trafics et ses petits profits, de quoi financer sa passion du turf et son amour pour sa voisine, Simone. Ses supérieurs lui adjoignent un jeune collègue, François, tout droit sorti de l'école de police d'Epinal, sourcilleux en diable et légaliste pour deux. Les relations entre les deux hommes se dégradent rapidement mais, après une ultime avanie, François, séduit par une beauté blonde que René a jetée dans son lit, trouve bien du charme aux travers de son ami... - Critique : René, le vieil inspecteur qui connaît le 18e arrondissement comme sa poche trouée, fraye avec les putes et les truands, et n’a pour vrai dada que les « bourrins » de PMU ou de haras. On lui colle François, jeune flic frais émoulu, Code pénal en bandoulière, toujours prêt à verbaliser. René, la vieille carne, va se charger d’apprendre la loi de la rue, la petite tambouille policière et… l’amitié à ce poulain trop fringant. Après une série de Sous-doués, Fous du stade et autres panouilles sympas avec Pierre Richard, cette flic story entre magouilles et tiercé offrit enfin un vrai succès, mérité, à Claude Zidi. C’est vrai que sa mise en scène a du tonus et que son scénario regorge de saynètes croustillantes au parfum indémodable de macadam et de saucisson-beurre. Anecdote : Zidi soigna tant son décor que les riverains prirent le hangar transformé en maison poulaga pour un vrai commissariat ! Côté interprétation, on est à la fête. Noiret et Lhermitte, sans oublier Julien Guiomar, font leur miel des dialogues pleins de verve de Didier Kaminka. Une goûteuse comédie populaire qui se boit (et se reboit) sans soif.

22h35 La conséquence
Film : drame 1h40 -12En prison, Martin Kurath, comédien quadragénaire condamné pour "incitation de mineur à la débauche", fait la connaissance de Thomas Manzoni, 17 ans, le fils d'un surveillant. Ils tombent amoureux et emménagent ensemble après la libération de Martin. Afin de mettre un terme à leur relation, les parents de Thomas obtiennent du tribunal l'internement de leur fils dans une maison de correction, où il subit les humiliations et les violences de ses camarades et de M. Diethelm, un éducateur sadique. Déterminés à défendre leur amour, Thomas et Martin feront tout pour se retrouver... - Critique : Martin purge une peine pour détournement de mineur. Vu les mœurs d’alors — les années 1970 —, c’est surtout à son homosexualité qu’il vaut d’être au trou (« Aurais-je été condamné si j’avais couché avec une fille mineure ? » feint-il de s’interroger). En prison, il rencontre Thomas, le fils d’un maton. Martin libéré, le couple tente de vivre son amour au grand jour… Dans la Suisse de l’époque, cette simple aspiration relève du pire des crimes aux yeux de la société patriarcale. Adaptation du roman autobiographique d’Alexander Ziegler, La Conséquence brosse un tableau très sombre de l’intolérance individuelle et collective des contemporains de Martin et Thomas. De la famille, premier espace de répression de l’homosexualité naissante, au système judiciaire, qui considère les gays comme des pervers, le film raconte le calvaire d’une incarcération multiple. Enfermés entre les murs d’une prison ou d’une maison de correction, les personnages sont également piégés dans leur corps, condamnés à vivre avec des désirs qu’ils n’ont pas le pouvoir de changer, quoi que ceux-ci leur coûtent. Wolfang Petersen (L’Histoire sans fin) filme sans fioriture la souffrance impuissante de Martin et l’aliénation de Thomas, victime de la violence des machistes comme des prédateurs sexuels. Mais le couple que forment Jürgen Prochnow et le jeune Ernst Hannawald — dont la beauté éthérée évoque celle de Björn Andrésen dans Mort à Venise, de Visconti — ne fait pas que subir. Annonçant en sourdine une certaine fierté queer, cet émouvant duo amoureux s’acharne à assumer sa sexualité. Quitte à en endurer les conséquences.
