Ciné+ Premier : Programme TV de la chaîne Ciné+ Premier

En ce moment sur Ciné+ Premier :

03h21 Braquage en or

Rediffusion Film d'action 1h32 -10
Braquage en or

Richard Pace fait partie des cambrioleurs les plus expérimentés du monde. Il parvient à s'échapper de prison et réussit à échapper au FBI qui le poursuivait grâce à l'intervention d'un groupe de malfaiteurs. Ces derniers proposent à Richard de se joindre à eux pour un braquage sans précédent. Il s'agit de dérober une fortune en lingots d'or, conservée dans les coffres d'une prison de haute sécurité du Moyen-Orient. Un trésor qui appartient à Schultz, l'homme responsable de l'incarcération de Richard.

7min

À suivre, dès 04h53 : Sur Cine+ (Rediffusion)

Ce soir sur Ciné+ Premier :

20h50 Dune

Rediffusion Film de science-fiction 2h30 Tout public

Paul Atréides, le fils du duc Leto Atréides, fait un rêve étrange dans lequel il voit une jeune femme errant dans un désert. Il est très surpris de finalement la rencontrer quand il se rend sur la planète aride d'Arrakis, autrement appelée Dune, et d'où provient une denrée aussi rare que précieuse baptisée "l'Epice". La jeune femme se prénomme Shani et lui raconte le drame qu'à subi son peuple. Le jeune homme, considéré comme un messie, est appelé à régner mais rien ne se passe comme prévu. En compagnie de sa mère, il devra affronter moults trahisons... - Critique : Denis Villeneuve avait prouvé avec Blade Runner 2049 qu’il pouvait réactualiser un monument de la science-fiction sans le trahir. Mais s’attaquer à Dune était un pari autrement plus ambitieux — et casse-cou. David Lynch, qui avait tenté l’aventure au début des années 1980, peut en témoigner : la saga de Frank Herbert, par sa démesure d’œuvre-monde, sa complexité narrative qui mêle space opera, roman d’apprentissage, épopée mystique et réflexion politique, peut s’avérer un cauchemar ­logistique et créatif. La réussite du ­cinéaste québécois est à la hauteur du défi et de l’attente qu’il a suscitée : son adaptation réussit à concilier impératifs du blockbuster et vision d’auteur, grand spectacle et introspection, mise en scène efficace et splendeur visuelle. Être parvenu à rendre l’univers de Dune intelligible aux profanes est, déjà, un petit exploit. Avec un recours limité aux dialogues et aux voix off (une performance au regard de la logorrhée des personnages dans le roman), les quinze premières minutes parviennent à expliciter le contexte de l’intrigue et ses enjeux. En l’an 10191 de notre ère, les puissances se battent pour le contrôle de l’Épice, une substance qui permet non seulement de voyager dans toute la galaxie, mais aussi d’accéder à un niveau supérieur de la connaissance. La famille des Atréides est chargée par l’Empereur d’assurer la collecte de la matière précieuse dans les dunes de la planète Arrakis, une mission assurée jusqu’alors par la maison rivale des Harkonnen au prix d’une surexploitation des ressources et d’une répression quasi génocidaire du peuple autochtone des Fremen. Le jeune Paul, héritier désigné du clan Atréides (Timothée Chalamet, très convaincant en petit prince mélancolique), va se retrouver au cœur de la lutte pour le pouvoir. Et découvrir qu’il pourrait être l’Élu chargé de guider l’humanité vers des jours meilleurs… Cette dimension messianique appuyée, nourrie d’un syncrétisme religieux tous azimuts, n’est pas le meilleur de Dune — et Denis Villeneuve la respecte avec un peu trop de déférence dans des scènes qui flirtent parfois avec l’imagerie sulpicienne. Mais les allégories de l’angoisse écologique, du colonialisme et de la « guerre sainte » développées il y a un demi-siècle par Frank Herbert ont gardé toute leur pertinence. Villeneuve les a même modernisées avec habileté — difficile de ne pas penser aux guerres d’Irak et d’Afghanistan —, les enrichissant d’un thème ultra contemporain : le combat des femmes pour leur émancipation à travers le beau personnage de Jessica, la mère de Paul Atréides (Rebecca Ferguson), et celui, plus trouble, de la Révérende Mère (Charlotte Rampling, à nouveau excellente en religieuse après son rôle dans Benedetta, de Paul Verhoeven). Avec ses préoccupations aux antipodes de la plupart des films du samedi soir, mais aussi sa vision du futur sans technologie (ou presque) ni combats spatiaux, ses séquences de rêves prophétiques et ses parenthèses intimistes et contemplatives dans le désert, cette énorme machine à 165 millions de dollars ressemble davantage à un conte philosophique qu’à un film de super­héros. Sur le plan esthétique, cela se traduit par un usage des effets spéciaux numériques réduit au strict nécessaire. Moins de pixels, plus de matière : les acteurs, tous impeccables, semblent vraiment affronter des tempêtes de sable dans le désert plutôt que de s’agiter ­devant le traditionnel fond vert des studios. Et Villeneuve n’a pas peur de les plonger régulièrement dans une pénombre que l’on croyait bannie des ­superproductions hollywoodiennes. Le souci du réalisme n’empêche pas de grands moments d’action. L’attaque dantesque de la capitale d’Arrakis, où se mêlent déluge de feux et tourbillons de sable, en met plein la vue. Et l’impressionnant sauvetage d’une station moissonneuse d’Épice, attaquée par un ver géant, est un modèle de tension dramatique. Entre deux morceaux de bravoure, Denis Villeneuve parvient à imposer sa patte visuelle, avec des décors à la fois gigantesques et dépouillés jusqu’au minimalisme, et son goût pour le cérémonial, où les humains minuscules semblent perdus dans des plans extra- larges jusqu’à l’infini. Au terme des deux heures et trente-cinq minutes de ce voyage rythmé par les percussions puissantes et hypnotiques de Hans Zimmer, il y a, donc, de quoi être frustré par la fin abrupte imaginée par Villeneuve et ses coscénaristes. C’est la conséquence de leur choix, certes raisonnable par rapport à la densité du récit, de n’adapter que la première partie du tome inaugural de la saga. Un procédé un rien balourd, façon série télé, ouvre donc la voie pour un second volet, encore non tourné — tout dépendra des résultats au box-­office de ce Dune . La suite, si tout va bien, en 2024. Ce film fait partie de la sélection du Festival Cinéma Télérama 2022. Du 19 au 25 janvier, dans 450 cinémas dans toute la France. Vous pourrez y voir, ou revoir, les seize meilleurs films de 2021, ainsi que six films en avant-première, le tout pour 3,50 euros la séance (avec le pass qui est à découper dans Télérama ou télécharger sur Télérama.fr).

« Dune » sur Ciné+ Premier

23h20 Parallel

Film de science-fiction 1h41 -12

Quatre jeunes travaillent sur une application de location de places de parking pour laquelle ils essaient d'obtenir des financements. Mais Seth, un concurrent, leur vole l'idée et développe plus rapidement une solution qu'il propose aux mêmes investisseurs que le groupe d'amis. Dans la soirée, ils se rendent dans un bar où ils apprennent que la maison qu'ils louent appartenaient à une vieille dame qui a disparu deux ans auparavant. En rentrant, une dispute les amène à découvrir une partie cachée du grenier où se trouve un miroir. Cet objet est en réalité un portail vers des univers parallèles...

« Parallel » sur Ciné+ Premier

Programme Ciné+ Premier de la journée d'aujourd'hui

Vendredi 31 Mars 2023

De 06h28 à 08h30 A Bigger Splash

Rediffusion Film : drame 2h2 -10

La rock-star, Marianne Lane a rempli les plus grands stades de la planète. Elle tente de se reposer sur l'île de Pantelleria avec Paul, son compagnon. Elle ne doit pas parler pendant plusieurs semaines pour reposer sa voix. Leur tranquillité est bouleversée quand le fantasque Harry Hawkes, qui a produit tous les albums de Marianne, débarque, accompagné de sa fille Penelope. Harry, qui a mis Paul dans les bras de Marianne, regrette amèrement. Autrefois l'amant de celle-ci, il veut reconquérir celle qu'il a façonné. Mais Marianne est heureuse avec Paul et apprécie d'être soutenue par un homme rassurant. De son côté, Penelope a jeté son dévolu sur Paul... - Critique : Il n’était pas indispensable de tourner un remake de La Piscine, mais celui de Luca Guadagnino séduit, jusque dans ses outrances. C’est Tilda Swinton qui a apporté l’idée fructueuse de l’extinction de voix de l’héroïne, pop star en convalescence sur une île italienne. Comme dans l’original, le mélange de tension érotique et de suspense psychologique chauffe, dangereusement, autour d’un bassin, entre la musicienne reconnue, son amant (Matthias Schoenaerts), son ancien compagnon (Ralph Fiennes) et la fille (Dakota Johnson) de cet ex envahissant. Mais le réalisateur se sert avec adresse des identités professionnelles inventées pour cette version. Une fracture se creuse ainsi entre les plus âgés (la chanteuse et son producteur), en perpétuelle gueule de bois après leurs succès passés, et les plus jeunes, inaccomplis, n’ayant que leur sex-appeal et partageant l’impression d’être nés trop tard, d’arriver après la fête. Baroque, le film évoque tour à tour les obsessions du cinéaste Antonioni de celles du romancier Bret Easton Ellis. Ces vacanciers intranquilles, se jalousant à mort les uns les autres, Luca Guadagnino les transforme peu à peu en naufragés, puis en barbares. Mais, jusqu’au pire, il leur garde sa tendresse, troublante.

Sur Cine Plus Premier dès 06h28 : A Bigger Splash

De 08h30 à 10h22 Minamata

Rediffusion Film : drame 1h52 -10

Au début des années 70, aux Etats-Unis, le célèbre photographe W. Eugene Smith vit en reclus. Aileen, une traductrice japonaise passionnée, l'incite à se rendre à Minamata, au Japon, pour montrer les effets dévastateurs de l'empoisonnement au mercure dans les communautés côtières, causé par la pollution industrielle liée aux activités de l'entreprise chimique Chisso. Armé de son seul appareil photo et confronté à une entreprise puissante, Smith doit gagner la confiance de cette communauté brisée et trouver les images qui permettront de faire connaître cette histoire au monde entier... - Critique : | Genre : GRAND COMBAT, PETIT FILM. Malmené par ses déboires judiciaires et conjugaux, Johnny Depp n’a plus qu’une boussole : ces numéros de transformiste qui ont fait sa signature d’acteur. Dans ce film qui n’a pas eu droit à une sortie en salles, l’ex-star prend l’apparence de l’abbé Pierre pour se glisser dans la peau de l’Américain William Eugene Smith (1918-1978), légende du photojournalisme. En 1971, « Gene Smith » est au bout du rouleau, comme le magazine Life, qui a été son principal employeur, et subit de plein fouet la concurrence des images diffusées sur les chaînes de télé. Une éclaircie va, momentanément, leur être offerte par un sujet sombre dont la publication fera sensation : au Japon, dans la baie de Mina­mata, une usine pétrochimique a empoisonné les poissons au mercure et fait naître des enfants difformes… Avec ses images soignées, le film séduit, comme la reconstitution de ces événements dramatiques. Mais c’est bientôt la superficialité qui saute aux yeux. Le réalisateur se contente, en effet, de répéter les mêmes petites choses. Sur W. Eugene Smith : c’est un génie ingérable, aussi sensible qu’alcoolique. Sa femme japonaise : elle est attentive, dévouée. Les victimes sont, elles, au désespoir et en colère. Et les patrons de l’usine, cyniques. Moins utile qu’une page Wikipédia, Minamata a seulement le mérite d’inviter à redécouvrir le travail d’un grand photographe.

Sur Cine Plus Premier dès 08h30 : Minamata

De 10h22 à 12h10 L'affaire Farewell

Rediffusion Film : thriller 1h48 Tout public

A Moscou, en 1981. Un ingénieur français travaillant pour Thompson, Pierre Froment, est approché par un colonel du KGB, Sergueï Gregoriev. Ce dernier propose de lui fournir des documents secrets dans l'espoir de provoquer la chute du régime soviétique. Les services secrets occidentaux sont très intéressés, et Pierre devient le contact principal de Sergueï. Les premières informations qu'il fournit sont si sensibles que le président Mitterrand les transmet à son homologue américain pour l'assurer de sa loyauté. Peu à peu, c'est un gigantesque réseau d'espions soviétiques qui est mis au jour. Pendant ce temps, Pierre et Sergueï deviennent bons amis... - Critique : | Genre : Un traître patriote. Histoire vraie. Moscou, années 1980 : parce qu'il ne peut supporter la façon détestable dont une nomenklatura dirige son pays, un colonel du KGB décide de tout balancer à l'Occident : les secrets scientifiques et militaires et l'identité de toutes les taupes qui sévissent de par le monde. Et comme il aime Léo Ferré, c'est à un jeune ingénieur français qu'il s'adresse... Moscou, reconstituée en Ukraine, est splendide. Tout comme le bureau ovale de la Maison-Blanche, filmé dans une usine d'Ivry-sur-Seine. Et les comédiens sont plutôt bien — pas Guillaume Canet, assez fadasse, mais Emir Kusturica, très à l'aise, et Ingeborga Dapkunaite. Plus bizarres, en revanche, les apparitions de Philippe Magnan (Mitterrand) et de Fred Ward (Reagan), momifiés comme à Grévin... On eût aimé quelques ellipses. Mais, de toute évidence, Christian Carion n'aime pas ça : il ne laisse rien dans l'ombre, éclairant même l'inutile, avec efficacité. S'il est prévisible, le coup de théâtre final, très John Le Carré, est suffisamment cynique pour indigner les coeurs purs... — Pierre Murat

Sur Cine Plus Premier dès 10h22 : L'affaire Farewell

De 12h10 à 12h15 En Salle : En salle - shazam! La rage des dieux (29/03)

Rediffusion Magazine d'information 5mn Tout public

Avec Helen Mirren et Lucy Liu à l'affiche, la suite des aventures de Billy Batson débarque sur les écrans français le 29 mars.

Sur Cine Plus Premier dès 12h10 : En Salle

De 12h15 à 13h25 Au poste !

Rediffusion Film : comédie 1h10 Tout public

Le commissaire Buron enquête sur un meurtre. Fantasque et peu conventionnel, il soupçonne Fugain, qu'il interroge d'abord en tant que témoin puis comme suspect. Commence alors un long interrogatoire dans les locaux de la police. Buron questionne le suspect sur la présence de son fer à repasser à côté de la tête fendue du mort. Au fil de ses réponses, Fugain dévoile un homme à la vie banale et d'un ennui mortel. Toute la nuit, défile une galerie de personnages plus loufoques les uns que les autres... - Critique : Avec Réalité, son précédent film, le plus vertigineux, réalisé pendant son exil à Los Angeles, Quentin Dupieux était arrivé à la fin d’un cycle. Sa féconde période américaine a été marquée par des expérimentations plastiques, littéralement sur la jante (Rubber et son pneu tueur), aux frontières de l’abstraction, du gag (ou du non-gag) étiré jusqu’au malaise. La barrière de la langue lui aura permis d’explorer d’autres formes comiques, visuelles, muettes, mais, de son propre aveu, un peu « au détriment de [sa] plume ». Il lui fallait rentrer pour recouvrer la liberté de jouer avec les mots. Dans Au poste !, les dialogues pétillent de trouvailles et d’esprit, comme chez Raymond Queneau. Ils sont la matrice du huis clos et les ressorts de l’intrigue, par ailleurs minimaliste : une nuit, dans un commissariat de police de banlieue, Buron, un flic pince-sans-rire (Benoît Poelvoorde, au sommet de son art oratoire), interroge Fugain (Grégoire Ludig, parfait dans la peau du faux coupable) au sujet du cadavre qu’il a trouvé par hasard. Fidèle à son goût pour le cinéma français populaire des années 1970, le cinéaste truffe son film de références, du Magnifique, de Philippe de Broca, à Buffet froid, de Bertrand Blier, et ose même un coup de théâtre à la Buñuel. C’est brillant et modeste, cinéphile mais accessible.

Sur Cine Plus Premier dès 12h15 : Au poste !

De 13h25 à 13h30 En Salle : Je verrai toujours vos visages

Rediffusion Magazine d'information 5mn Tout public

Pour son troisième long métrage Jeanne Herry réunit un casting cinq étoiles avec notamment Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti, Gilles Lellouche et Jean-Pierre Darroussin.

Sur Cine Plus Premier dès 13h25 : En Salle

De 13h30 à 15h14 The French Dispatch

Rediffusion Film : comédie dramatique 1h44 Tout public

Populaire journal originaire des Etats-Unis, "The French Dispatch" détient des bureaux dans la petite ville française d'Ennui-sur-Blasé, où Arthur Howitzer Jr, rédacteur en chef, dirige sa petite équipe de reporters qui se déplacent dans tout l'Hexagone à la recherche de scoops. Faute de potins, la gazette publie trois articles avec des sujets très éclectiques. Le premier est consacré à Moses Rosenthaler, un prisonnier au profil inquiétant mais qui possède un talent artistique indeniable. Un second traite des événements tragiques de mai 1968. Enfin, le troisième se porte sur l'art culinaire, un article qui a des airs de roman... - Critique : On a tant aimé Wes Anderson qu’écrire ces lignes fait un peu mal. N’empêche : son maniérisme assumé de dandy atteint ici ses limites. The French Dispatch n’est pas un film raté mais il provoque l’ennui, tant il sue la minutie. C’est une sorte de catalogue réunissant images chics et mots d’esprit, conçu à la manière d’un magazine totalement inventé, The French Dispatch, donc, mais très inspiré par The New Yorker, qui fut pour Wes Anderson une bible culturelle. Le film débute par la mort de son fondateur et rédacteur en chef (Bill Murray). Sa fine équipe se réunit pour faire sa nécrologie. Quatre journalistes, chacun phénomène doté d’une plu­me bien à soi, racontent alors un reportage qui les a marqués. Ces quatre histoires successives constituent le film. On passe ainsi d’un reportage sur le caractère intemporel de la ville française d’Ennui-sur-Blasé au portrait d’un détenu psychopathe mais peintre de génie (Benicio Del Toro), d’un récit romantique et désenchanté de Mai 68 à l’épisode rocambolesque, façon polar, d’une amitié entre un chef et un commissaire gourmet dont le fils est victime d’un enlèvement. The French Dispatch tient de la féerie. Qui voudrait enchanter par son luxe visuel, graphique, typographique, chromatique. Il foisonne de détails, d’accessoires fétichisés, de clins d’œil, de citations (Tati, Renoir, Godard…) et d’hommages à la France. Merci, nous sommes flattés. Avec ses « deudeuches bath », son Paris et sa province de carte postale, le folklore n’est pas loin. Heureusement, il y a de la malice. On retient une course-poursuite en animation superbe, quelques notes d’humour salvateur avec les grognements de Benicio Del Toro, la frénésie de­­ ­Lyna Khoudry, qui donne un charme piquant à son personnage de pasionaria. Assurément, le geste est virtuose dans son exécution. Mais au bout d’un moment l’effet étourdissant de ce manège finit par être aussi soûlant qu’une visite forcée dans un mausolée. L’esthétisme raffiné d’Anderson réclame une narration plus ample, qui puisse laisser à son imaginaire le temps de se déployer. Dans ces sketches qui ­défilent à toute allure, il a tendance à s’étouffer. Il y a quelque chose de mort-né à travers tous ces personnages sans chair qui nous laissent indifférents, tant ils sont réduits à l’état de marionnettes. L’air, le naturel, le réel, la vie, voilà ce qui manque.

Sur Cine Plus Premier dès 13h30 : The French Dispatch

De 15h14 à 17h31 Le grand jeu

Rediffusion Film : drame 2h17 Tout public

En 2004, la jeune Molly Bloom veut s'accorder une année avant d'entrer en fac de droit. Simple assistante, elle épaule son patron qui organise des parties de poker clandestines. Ingrat, il finit par la renvoyer. Parce qu'elle connaît désormais les ficelles du métier, elle monte sa propre affaire, avec des parties de poker dont la mise d'entrée s'élève à 250 000 dollars. Très vite, c'est le succès. Mais elle est vite rattrapée par les agents du FBI qui la surveillent et la mafia russe qui veut éliminer la concurrence. Molly Bloom doit lutter pour sauver son affaire et bientôt sa vie... - Critique : De Los Angeles à New York, Molly Bloom a organisé les parties de poker les plus convoitées et les plus fermées du continent américain. Stars de cinéma, dieux du stade, géants de la finance, princes et pdg se sont battus pour avoir le privilège de perdre des millions de dollars sur son tapis vert. Avant que la mafia russe, des escrocs à la Madoff, puis le FBI… ne changent la donne. Le film s’appuie sur son autobio­graphie. Portrait d’une ambitieuse, depuis sa première chute, sur les pistes d’une compétition préolympique, jusqu’à la seconde, au tribunal. Outre le charisme étincelant de Jessica Chastain, on retrouve la patte d’Aaron Sorkin (scénariste de The Social Network), son art du dialogue, sa fascination pour les bosseurs, les beaux esprits : toute une poétique de la performance et du dépassement de soi. Molly Bloom ne se contente pas de bâtir un petit empire à partir de rien. Elle accomplit cette prouesse sans renoncer à son intégrité morale. Même dans sa déchéance, lorsque les autorités la poussent à révéler l’identité de ses illustres clients, elle refuse la trahison. La plus grande force de ce récit nerveux et virtuose n’est pas d’analyser la psyché de Molly. Elle consiste à célébrer son atout majeur : l’intelligence. La belle Molly ne réussit ni grâce à sa féminité, ni malgré elle. Seulement parce qu’elle est la meilleure dans son domaine. Entre elle et un monde régi par les hommes, il y a égalité.

Sur Cine Plus Premier dès 15h14 : Le grand jeu

De 17h31 à 17h59 Un monde sans crise

Inédit Film : court métrage 28mn Tout public

Émilie, jeune trentenaire maladroite, rate tous ses entretiens d'embauche. Sous pression, harcelée par le propriétaire de son appartement, elle espère beaucoup du nouvel entretien qu'elle vient d'obtenir...

Sur Cine Plus Premier dès 17h31 : Un monde sans crise

De 17h59 à 20h05 La fille de Brest

Rediffusion Film : drame 2h6 -10

Irène Frachon travaille comme pneumologue dans un hôpital de Brest. Elle découvre que le Mediator, un médicament vendu depuis trente ans, aurait de graves effets secondaires et serait responsable d'un certain nombre de morts suspectes. Elle décide de révéler l'affaire aux médias mais ne se doute pas des embûches qu'elle va rencontrer. Epaulée notamment par Antoine Le Bihan, un chercheur, elle se lance dans une lutte sans merci avec le laboratoire qui commercialise le médicament. Le combat est difficile d'autant que sa hiérarchie ne veut pas froisser une entreprise qui finance la recherche... - Critique : Pneumologue au CHU de Brest, Irène Frachon avait découvert un lien direct entre des morts suspectes et la prise d’un médicament antidiabète. Pendant des années, la modeste praticienne a dû affronter le laboratoire Servier, mais aussi les autorités de contrôle sanitaire, avant que le Mediator ne soit interdit… À la manière de Steven Soderbergh (et son Erin Brockovich), Emmanuelle Bercot plonge dans les coulisses de ce combat du pot de terre contre le pot de fer avec une densité d’informations à donner le vertige. Pas besoin d’être un étudiant en cinquième année de médecine pour apprécier : la réalisatrice compense la dimension technique du sujet par un récit hyper rythmé, conçu comme un thriller. La Fille de Brest s’inscrit dans la lignée des grands « films-dossiers » de Costa-Gavras. Même souci d’exactitude documentaire, même recours habile à quelques pointes d’humour, et même importance apportée aux seconds rôles. Benoît Magimel est très émouvant en chercheur galvanisé par la fougue de l’héroïne. Il faut dire que, dans la blouse blanche du Dr Frachon, Sidse Babett Knudsen déménage. Les cinq premières minutes, le léger accent de l’actrice danoise a de quoi troubler. Mais sa sincérité, son énergie, son côté un peu clown aussi finissent, comme son personnage, par briser toutes les résistances. Disponible en replay sur Arte.tv jusqu’au 25/11/2021.

Sur Cine Plus Premier dès 17h59 : La fille de Brest

De 20h05 à 20h50 Tchi tcha

Rediffusion Magazine du cinéma 45mn -10

Magazine cinéma au coeur de l'actualité culturelle, Tchi Tcha traite tous les genres cinématographiques, des plus pointus aux plus populaires, des blockbusters aux découvertes. Laurie Cholewa, avec la complicité de Perrine Quennesson et Renan Cros, donne rendez-vous chaque vendredi à 19H45 et chaque dimanche à 12H en clair sur Canal+. L'émission est aussi à retrouver sur Ciné+.

Sur Cine Plus Premier dès 20h05 : Tchi tcha

De 20h50 à 23h20 Dune

Rediffusion Film de science-fiction 2h30 Tout public

Paul Atréides, le fils du duc Leto Atréides, fait un rêve étrange dans lequel il voit une jeune femme errant dans un désert. Il est très surpris de finalement la rencontrer quand il se rend sur la planète aride d'Arrakis, autrement appelée Dune, et d'où provient une denrée aussi rare que précieuse baptisée "l'Epice". La jeune femme se prénomme Shani et lui raconte le drame qu'à subi son peuple. Le jeune homme, considéré comme un messie, est appelé à régner mais rien ne se passe comme prévu. En compagnie de sa mère, il devra affronter moults trahisons... - Critique : Denis Villeneuve avait prouvé avec Blade Runner 2049 qu’il pouvait réactualiser un monument de la science-fiction sans le trahir. Mais s’attaquer à Dune était un pari autrement plus ambitieux — et casse-cou. David Lynch, qui avait tenté l’aventure au début des années 1980, peut en témoigner : la saga de Frank Herbert, par sa démesure d’œuvre-monde, sa complexité narrative qui mêle space opera, roman d’apprentissage, épopée mystique et réflexion politique, peut s’avérer un cauchemar ­logistique et créatif. La réussite du ­cinéaste québécois est à la hauteur du défi et de l’attente qu’il a suscitée : son adaptation réussit à concilier impératifs du blockbuster et vision d’auteur, grand spectacle et introspection, mise en scène efficace et splendeur visuelle. Être parvenu à rendre l’univers de Dune intelligible aux profanes est, déjà, un petit exploit. Avec un recours limité aux dialogues et aux voix off (une performance au regard de la logorrhée des personnages dans le roman), les quinze premières minutes parviennent à expliciter le contexte de l’intrigue et ses enjeux. En l’an 10191 de notre ère, les puissances se battent pour le contrôle de l’Épice, une substance qui permet non seulement de voyager dans toute la galaxie, mais aussi d’accéder à un niveau supérieur de la connaissance. La famille des Atréides est chargée par l’Empereur d’assurer la collecte de la matière précieuse dans les dunes de la planète Arrakis, une mission assurée jusqu’alors par la maison rivale des Harkonnen au prix d’une surexploitation des ressources et d’une répression quasi génocidaire du peuple autochtone des Fremen. Le jeune Paul, héritier désigné du clan Atréides (Timothée Chalamet, très convaincant en petit prince mélancolique), va se retrouver au cœur de la lutte pour le pouvoir. Et découvrir qu’il pourrait être l’Élu chargé de guider l’humanité vers des jours meilleurs… Cette dimension messianique appuyée, nourrie d’un syncrétisme religieux tous azimuts, n’est pas le meilleur de Dune — et Denis Villeneuve la respecte avec un peu trop de déférence dans des scènes qui flirtent parfois avec l’imagerie sulpicienne. Mais les allégories de l’angoisse écologique, du colonialisme et de la « guerre sainte » développées il y a un demi-siècle par Frank Herbert ont gardé toute leur pertinence. Villeneuve les a même modernisées avec habileté — difficile de ne pas penser aux guerres d’Irak et d’Afghanistan —, les enrichissant d’un thème ultra contemporain : le combat des femmes pour leur émancipation à travers le beau personnage de Jessica, la mère de Paul Atréides (Rebecca Ferguson), et celui, plus trouble, de la Révérende Mère (Charlotte Rampling, à nouveau excellente en religieuse après son rôle dans Benedetta, de Paul Verhoeven). Avec ses préoccupations aux antipodes de la plupart des films du samedi soir, mais aussi sa vision du futur sans technologie (ou presque) ni combats spatiaux, ses séquences de rêves prophétiques et ses parenthèses intimistes et contemplatives dans le désert, cette énorme machine à 165 millions de dollars ressemble davantage à un conte philosophique qu’à un film de super­héros. Sur le plan esthétique, cela se traduit par un usage des effets spéciaux numériques réduit au strict nécessaire. Moins de pixels, plus de matière : les acteurs, tous impeccables, semblent vraiment affronter des tempêtes de sable dans le désert plutôt que de s’agiter ­devant le traditionnel fond vert des studios. Et Villeneuve n’a pas peur de les plonger régulièrement dans une pénombre que l’on croyait bannie des ­superproductions hollywoodiennes. Le souci du réalisme n’empêche pas de grands moments d’action. L’attaque dantesque de la capitale d’Arrakis, où se mêlent déluge de feux et tourbillons de sable, en met plein la vue. Et l’impressionnant sauvetage d’une station moissonneuse d’Épice, attaquée par un ver géant, est un modèle de tension dramatique. Entre deux morceaux de bravoure, Denis Villeneuve parvient à imposer sa patte visuelle, avec des décors à la fois gigantesques et dépouillés jusqu’au minimalisme, et son goût pour le cérémonial, où les humains minuscules semblent perdus dans des plans extra- larges jusqu’à l’infini. Au terme des deux heures et trente-cinq minutes de ce voyage rythmé par les percussions puissantes et hypnotiques de Hans Zimmer, il y a, donc, de quoi être frustré par la fin abrupte imaginée par Villeneuve et ses coscénaristes. C’est la conséquence de leur choix, certes raisonnable par rapport à la densité du récit, de n’adapter que la première partie du tome inaugural de la saga. Un procédé un rien balourd, façon série télé, ouvre donc la voie pour un second volet, encore non tourné — tout dépendra des résultats au box-­office de ce Dune . La suite, si tout va bien, en 2024. Ce film fait partie de la sélection du Festival Cinéma Télérama 2022. Du 19 au 25 janvier, dans 450 cinémas dans toute la France. Vous pourrez y voir, ou revoir, les seize meilleurs films de 2021, ainsi que six films en avant-première, le tout pour 3,50 euros la séance (avec le pass qui est à découper dans Télérama ou télécharger sur Télérama.fr).

Sur Cine Plus Premier dès 20h50 : Dune

De 23h20 à 01h01 Parallel

Film de science-fiction 1h41 -12

Quatre jeunes travaillent sur une application de location de places de parking pour laquelle ils essaient d'obtenir des financements. Mais Seth, un concurrent, leur vole l'idée et développe plus rapidement une solution qu'il propose aux mêmes investisseurs que le groupe d'amis. Dans la soirée, ils se rendent dans un bar où ils apprennent que la maison qu'ils louent appartenaient à une vieille dame qui a disparu deux ans auparavant. En rentrant, une dispute les amène à découvrir une partie cachée du grenier où se trouve un miroir. Cet objet est en réalité un portail vers des univers parallèles...

Sur Cine Plus Premier dès 23h20 : Parallel