
Ciné+ Émotion : Programme TV de la chaîne Ciné+ Émotion
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13h31 Cloclo
Rediffusion Film : biographie 2h22 Tout publicDans les années 50, en Egypte, Claude François vit une enfance entouré par une mère et une soeur aimantes et un père assez autoritaire. Quand la famille se retrouve en France après la crise du canal de Suez, Claude décide de se consacrer à la musique, au grand désespoir de son père. Après des débuts laborieux, le chanteur persévère sous la houlette du producteur Jean-François Tilche et signe un premier succès avec "Belle, belle, belle". Sa rencontre avec le producteur Paul Lederman donne une nouvelle dimension à sa carrière. Dans le privé, il noue une relation avec France Gall. Mais Lederman, qui veut préserver l'aura du chanteur, leur conseille de rester discrets... - Critique : | Genre : fifty-fifty. Au bout d'une heure et quart (à la moitié, donc), un second film commence. Jérémie Renier, jusque-là clone parfait de Claude François, se défait soudain. Comme s'il revêtait un masque, avec des yeux qui brillent un peu trop, un sourire qui se fait rictus... Le réalisateur profite de ce « Cloclo 2 » pour oser des plans-séquences formidables : celui où l'idole, au volant de sa voiture, croise, par groupes, des minettes énamourées qui cherchent à le toucher. Encore plus beau : celui qui serpente entre les convives du célèbre « moulin », propriété de la star, pour découvrir l'enfant caché qui observe la fête de loin, mal dissimulé derrière une fenêtre. Mais avant, on doit subir une première partie insignifiante : l'enfance du petit Claude en Egypte, ses échecs répétés en crooner à l'américaine, sa passion pour France Gall... Dialogues de sitcom, musique additionnelle pleurarde et inénarrable séquence où l'on voit Cloclo trouver les paroles de son tube, Comme d'habitude, en regardant passer les nuages dans le ciel... — Pierre Murat
À suivre, dès 15h53 : Christophe... définitivement (Rediffusion)
Ce soir sur Ciné+ Émotion :
20h50 L'amour dure trois ans
Inédit Film : comédie sentimentale 1h34 Tout publicMarc Marronnier, un jeune quadragénaire, vient de divorcer d'Anne, avec qui il a vécu une belle romance. Depuis cet événement, cet homme sombre et pessimiste a perdu toute foi en l'amour. Critique littéraire et chroniqueur mondain, il n'a qu'un seul crédo qu'il martèle à tue-tête : l'amour ne dure que trois ans. Passé cette période, même la plus belle des idylles laisse place à l'ennui et la lassitude. Pour démontrer toute la perspicacité de son raisonnement, il a écrit un pamphlet sur le sujet. Alors que son éditrice accepte de le publier, Marc rencontre la charmante Alice, dont il tombe amoureux. Il est alors contraint de revoir toute sa théorie... - Critique : | Genre : dandy beauf. On a tous quelque chose de Frédéric Beigbeder, narcissique mélancolique, détaché caustique mais pas antipathique. Après 99 Francs, du Guy Debord jeune et fun, réalisé par Jan Kounen, c'est l'intéressé qui adapte un autre de ses romans. Soit un chroniqueur de la nuit qui divorce d'Anne, puis a le coup de foudre pour Claire au moment où il publie (enfin !) un livre sans illusions sur l'amour. Plusieurs atouts nets : le potentiel érotique de Louise Bourgoin (faux air de Linda Darnell) et l'idée originale d'avoir choisi comme double beigbederien un non-comédien, Gaspard Proust. La petite musique que son réalisateur lui demande de jouer se limite, hélas, à une alternance un brin mécanique de romantisme et de cynisme. On regarde cette comédie de moeurs un peu comme on feuillette un magazine people. On y pioche une métaphore parlante — celle de la caresse avec des gants Mapa. On sourit devant quelques formules littéraires troussées comme des slogans publicitaires. On bâille aussi devant le peu de conviction — l'idée du film vient d'un producteur. Tout cela respire l'entre-soi. — Jacques Morice

22h24 Loving
Rediffusion Film : drame 1h58 Tout publicVirginie, en 1958. Richard Loving vient d'épouser Mildred et de lui montrer le terrain sur lequel il veut construire leur future maison. Une nuit, le couple est réveillé par la police. Son crime : s'être uni alors que le mariage mixte est interdit dans cet état ségrégationniste. Il évite les poursuites s'il accepte de quitter les lieux. Il s'exécute la mort dans l'âme. Bernie Cohen, un avocat engagé dans la lutte pour les droits civiques, contacte les Loving pour leur proposer ses services. Mildred, qui souffre d'être éloignée de sa famille, accepte de le rencontrer et l'idée de se battre. Richard est plutôt réticent... - Critique : Mildred est noire, Richard est blanc. Ils s’aiment. Leur nom de famille est Loving. Mais, en 1958, dans leur Virginie natale, les couples mixtes sont illégaux… Le réalisateur Jeff Nichols investit le genre biographique comme il s’était emparé de la science-fiction dans Midnight Special : en y instillant son souffle poétique. On reconnaît sa singularité, son sens des plans méditatifs, de l’ellipse et des silences. Héros taiseux, anxieux, rugueux, comme naguère celui de Take Shelter, Joel Edgerton livre une performance intense et pudique. Quant à sa partenaire, la gracieuse Ruth Negga, elle laisse deviner en douceur une force têtue, impressionnante. Tout au long des épreuves du couple, le cinéaste évite ce qui pourrait faire écran entre le spectateur et des personnages simples, dignes et limpides. Tout est mis au service d’une histoire d’autant plus grande qu’elle se développe dans les détails intimes et touchants d’un amour au long cours. Ni militants ni porte-drapeaux, les Loving sont à l’image du film : discrets, profondément humains.
