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Ciné+ Émotion : Programme TV de la chaîne Ciné+ Émotion
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07h03 Carnage
Rediffusion Film : comédie dramatique 1h17 Tout publicDeux enfants d'une dizaine d'années se bagarrent pour une broutille. Pour tenter d'apaiser la situation, leurs parents respectifs décident de se rencontrer. Autour d'une tasse de café, ils évoquent la cause de la dispute et la meilleure façon de l'apaiser. Contre toute attente, le ton monte peu à peu entre les quatre adultes. A l'instar de leurs rejetons, ils finissent par se prendre sérieusement en grippe. Le carnage, qu'ils ont tenté d'éviter entre leurs enfants, menace bientôt leur réunion policée, au cours de laquelle sont violemment remis en question le couple, la famille et la société tout entière... - Critique : Des huis clos, Roman Polanski en a filmé souvent. Dans des espaces rétrécis et cauchemardesques (Répulsion, Le Locataire, Rosemary's Baby). A ciel ouvert, parfois : le voilier du Couteau dans l'eau, le château de Cul-de-sac. Ou en mêlant les deux : la villa cernée par le vide dans son superbe The Ghost Writer, il y a peu. Dans Carnage, le théâtre de l'affrontement est un appartement soft, clean, new-yorkais, vaguement effrayant dans son ordre revendiqué, dans son faux bon goût et sa culture ostentatoire, soigneusement étalée, sous forme de catalogues d'art, sur la table basse du salon. Un peu tendus (elle, surtout), Penelope et Michael y accueillent Nancy et Alan (plus décontractés, surtout lui). Lors d'une bagarre, quelques jours auparavant, dans un square, le fils des visiteurs a cassé deux incisives à celui des visités. Excuses. Regrets. Café. Clafoutis aux pommes et aux poires... Les deux couples font bonne figures ; ils essaient, en tout cas, de faire semblant : on est entre gens civilisés, n'est-ce pas, et la barbarie ne passera pas... Seulement, chez Yasmina Reza (Polanski a adapté sa pièce Le Dieu du carnage), un mot en précède un autre, qui en entraîne un troisième, et les trois se transforment en bombes à retardement. Comme la frustration rôde et l'hystérie menace, le vernis se craquelle vite et les belles manières s'évanouissent : alors, Penelope (Jodie Foster) hurle, Nancy (Kate Winslet) vomit... Ce sont les femmes qui se déchaînent, s'exaspèrent, se révoltent. Les hommes, eux, jouent plutôt aux philosophes impuissants - notamment Alan (Christoph Waltz), absolument magnifique dans son rôle de fantoche intensément lié à son portable... De ce sujet apparemment sur mesure pour lui, Polanski fait, curieusement, un film pas assez méchant. Presque un reportage, en réalité, qui, par sa fluidité, donne l'impression troublante d'avoir été tourné en temps réel. Presque un épisode de téléréalité, aussi, qui se voudrait magnifié par la mise en scène... Elle est rudement efficace, cette mise en scène, mais elle ne sauve pas tout. Peut-être parce que ces quatre grotesques ne valent pas l'intérêt que le cinéaste leur porte. Ils ne sont pas assez ambigus. Ni mystérieux... Les héros polanskiens que l'on aime, dont on se souvient, sont des perdants, des paumés entretenant, entre eux, des rapports de force dérisoires où ils finissent par se perdre : le sublime trio de Cul-de-sac, bien sûr, ou celui, presque aussi pathétique, de The Ghost Writer. La cruauté de Carnage reste, elle, superficielle.
À suivre, dès 08h20 : Le virtuose (Rediffusion)
Ce soir sur Ciné+ Émotion :
20h50 La Môme
Rediffusion Film : biographie 2h14 Tout publicEn 1918, la petite Edith, âgée de 3 ans, est confiée à sa grand-mère, tenancière d'une maison close en Normandie. Titine, une des pensionnaires, s'attache à la petite fille. Mais un jour, le père d'Edith, Louis, vient la rechercher. Edith le suit sur les routes, dans les roulottes des cirques où il est contorsionniste. A 20 ans, devenue une jeune fille, elle vit à Montmartre et fréquente les voyous. Avec sa fidèle amie, Mômone, elle chante dans les rues. Un soir, elle est repérée par le patron d'un cabaret, Louis Leplée. Il la fait monter sur scène et fait d'elle une vedette sous le nom de la "Môme Piaf". Mais Louis Leplée est assassiné... - Critique : Dans cette biographie enflammée, partiale mais précise, impossible de dissocier l’existence de la femme blessée de son œuvre. Sa voix contient toute sa vie. L’enfant grandit dans les rues de Belleville, est abandonnée par sa mère, récupérée par son père, qui la confie à sa propre mère, tenancière de bordel en Normandie. Le cinéaste sélectionne des moments-clés comme autant d’instantanés. Ascension, grandeur et déchéance, donc. Mais sans chronologie linéaire. Très tôt, la fin est montrée. Rien n’est caché de sa dégradation physique. Mais Piaf a le don de transformer sa laideur en beauté. L’exceptionnel, chez cette artiste, c’est sa foi inébranlable, en l’amour, en la chanson et… en sainte Thérèse. Tout près de la Piaf décadente (alcoolique, morphinomane), il y a la Piaf dévote. D’un extrême à l’autre, la même personne qui abhorre la tiédeur. Le bien et le mal, l’amour et le chagrin, le succès et l’excès… l’un exacerbe toujours l’autre. Marion Cotillard (Oscar et César de la meilleure actrice) s’offre sans compter, donnant l’illusion de risquer sa peau, au sens propre et au figuré.
![« La Môme » ce soir sur Ciné+ Émotion « La Môme » sur Ciné+ Émotion](https://img.tvprogramme.fr/fit,q90/42aff68130f54bbbac26eed53651170d.jpg)
23h04 Dalida
Rediffusion Film : biographie 2h3 Tout publicNée au Caire en 1933, Yolanda Gigliotti est issue d'une famille italienne installée en Egypte. Elue Miss Egypte en 1954, elle tourne dans quelques films sous le nom de Dalila et s'exile en France. A Paris, son ascension est fulgurante. Elle troque à nouveau son prénom et devient Dalida et se produit pour la première fois à l'Olympia en 1956. En 1961, elle épouse Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe 1. Elle finit par le quitter et poursuit sa carrière triomphale, grâce notamment à son frère Orlando. Elle devient la reine du disco et connaît un succès mondial avec "Gigi l'amoroso", en 1974. Mais derrière le strass et les paillettes se cache une femme malheureuse, à la vie sentimentale chaotique... - Critique : La vision de la bande-annonce de ce biopic de la chanteuse aux deux mille chansons faisait très peur. La réplique « c'est mon poublic qui m'a faite » semblait assez ridicule. Et le premier quart d'heure du film semble confirmer ces inquiétudes : les débuts de Dalida, repérée par Bruno Coquatrix et Lucien Morisse, directeur des programmes d'Europe 1, sont platement reconstitués, gâchés, qui plus est, par un play-back très approximatif. On mise peu sur la belle Sveva Alviti, mannequin italien visiblement choisi pour sa ressemblance relative avec l'interprète d'Il venait d'avoir 18 ans. Et puis, surprise : même si elle obéit aux lois du genre (toute une vie hachée menu en deux heures), Lisa Azuelos nous happe, peu à peu, en assumant pleinement la tragédie, le mélo au féminin éclaboussé par les lumières de la rampe. Car on avait oublié combien l'existence de Iolanda Gigliotti fut un paradis public et un enfer sentimental, avec les suicides successifs de tous les hommes de sa vie. Seul Orlando (subtil Riccardo Scamarcio), son frère, son ombre, fut là, encore et toujours. Au gré des concerts, de mieux en mieux filmés — la crinière et le lamé dorés de Dalida irradient comme au bon vieux temps de Maritie et Gilbert Carpentier —, et alors que le sort s'acharne, la réalisatrice fait saillir la solitude et la malédiction d'une star planétaire. Difficile de situer l'instant exact du basculement, mais Sveva Alviti est devenue Dalida. Et ses lèvres collent maintenant si bien au play-back que son interprétation de Je suis malade est le plus beau moment du film.
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