Ciné+ Club : Programme TV de la chaîne Ciné+ Club

En ce moment sur Ciné+ Club :

12h26 Still The Woman

Rediffusion Documentaire culture 1h5 Tout public
Still The Woman

Grande habituée du festival de Cannes (un Grand Prix, un Carrosse d'or et une Caméra d'or), la réalisatrice Naomi Kawase insiste dans chacun de ses films sur la valeur du vivre ensemble intergénérationnel, et sur l'importance de la cohésion communautaire. Riche de conversations avec des actrices (Miki Mizuno, Ayama Mizaki, Kirin Kiri et Juliette Binoche), des femmes artistes, et avec la maire de Tokyo, le documentaire compose le portrait de la femme contemporaine japonaise, qui alimente aujourd'hui le souffle de l'âme japonaise. Téméraires et pleines d'énergie créatrice, descendantes cachées de la déesse Kannon, les femmes seraient, selon l'auteur, l'avenir du Japon.

9min

À suivre, dès 13h31 : Pas de scandale (Rediffusion)

Ce soir sur Ciné+ Club :

20h50 En même temps

Inédit Film : comédie 1h47 -10

Didier Béquet, un maire de droite, tente de faire construire un parc de loisirs en lieu et place d'une forêt primaire. Pour ce faire il tente de corrompre son collègue écologiste. Mais un soir, de jeunes féministes réussissent à les coller entre eux, ce qui les amène à passer la nuit ensemble. C'est alors que débute un long périple pour les deux politiciens, et même si Didier fait le maximum pour convaincre son compère écologiste Pascal Molitor, le fait d'être obliger de passer la nuit ensemble va les amener à beaucoup échanger. Et de ces échanges se construit un rapprochement inattendu qui peut faire naître beaucoup d'espoir... - Critique : Didier Béquet est maire, tendance nouvelle droite décomplexée, fanfaron et clientéliste, prêt à tout pour faire aboutir la construction d’un parc de loisirs. Il invite à dîner un rival, Pascal Molitor, écologiste farouchement opposé à ce projet, en espérant l’amadouer. Bien enivrés, les deux adversaires se rendent au « FMI  », un bar à hôtesses, où ils se retrouvent piégés par une activiste féministe. Les voilà ficelés l’un à l’autre, enlacés comme des amants. Une nuit très embarrassante les attend, conduisant le « quadripède » qu’ils sont devenus d’un cabinet de vétérinaire au commissariat, en passant par diverses visites chez des proches. Qu’est-ce qui cloche dans ce dixième film réalisé par le tandem Kervern-Delépine ? L’impression qu’ils ne sont pas à la bonne place. Les cinéastes avaient jusque-là pris le parti des perdants, prolétaires, marginaux, celui d’une France d’en bas qui ne baisse pas les bras, capable de récréer du lien social. En s’aventurant directement sur le terrain des dominants, à savoir les hommes politiques, avec leurs calculs, leur cynisme ou leur force de conviction, les auteurs perdent une bonne part de cet humour absurde et de cette mocheté poétique qu’ils puisaient chez leurs antihéros. Même s’il s’amende, Béquet (Jonathan Cohen) reste une caricature limitée. Molitor (Vincent Macaigne) est pastiché plus tendrement. Mais aucun de ces deux-là n’est attachant ni ne provoque d’étincelles. Aucun n’est un vrai personnage. En même temps se contente d’enchaîner des sketches satiriques qui pourraient suffire dans l’émission Groland, mais qui, mis bout à bout , passent difficiement la rampe. La rébellion joyeuse du gang de féministes aurait pu sauver le film. Si India Hair, actrice originale, créative, pas assez reconnue, parvient à tirer son épingle de jeu, c’est hélas moins vrai pour Jehnny Beth et Doully, cantonnées à de la pâle figuration. On sent les réalisateurs pas si à l’aise avec le combat féministe, certes défendu par eux, mais de manière naïve, forcée, un rien opportuniste. Ils butent alors sur une impasse : on ne peut pas combiner militantisme et dérision.

« En même temps » sur Ciné+ Club

22h37 Mords-les !

Film : court métrage 36mn -10

Brigitte Fontaine, une authentique enfant de la cité du Viaduc, déambule telle une imprécatrice en vociférant dans les rues de Morlaix, en Bretagne.

« Mords-les ! » sur Ciné+ Club

Programme Ciné+ Club de la journée d'aujourd'hui

Lundi 02 Octobre 2023

De 06h12 à 06h35 Le village : Ce qui est dangereux c'est la fuite en avant...

Rediffusion Documentaire découvertes 23mn Tout public

Saison : 1 - Épisode : 6 - À Docmonde, l'association en charge de l'activité internationale, c'est la crise. Les subventions régionales sont en baisse du fait du changement de majorité politique. Les discussions de stratégie sont vives : faut-il ralentir l'activité ? "Sûrement pas !" assène Jean-Marie Barbe qui, au contraire, veut conquérir de nouveaux territoires. À l'École documentaire, Esther et Momouni, le stagiaire nigérien, nettoient les caméras et se penchent sur les différences hommes/femmes /Nord/Sud…

Sur Cine Plus Club dès 06h12 : Le village

De 06h35 à 08h31 Retour à Séoul

Rediffusion Film : drame 1h56 Tout public

Adoptée par une famille française dès son plus jeune âge, Freddie ne connaît rien de son pays d'origine, la Corée du Sud. Et pourtant, cette jeune femme de 25 ans n'hésite pas un seul instant à tout plaquer, du jour au lendemain, pour se rendre dans cet endroit où elle est née, à la recherche de ses racines. Sur place, Freddie découvre une culture et des traditions complètement inconnues. Après une brève enquête, elle parvient à retrouver ses parents biologiques qu'elle ne peut s'empêcher de regarder comme des étrangers. Bouleversés, ces derniers semblent ravis de la retrouver et veulent la convaincre de rester avec eux... - Critique : Gros plan sur deux jeunes femmes. À l’accueil d’un hôtel de Séoul, une fille à la beauté du diable emprunte les écouteurs de la réceptionniste, déjà subjuguée, pour écouter un morceau de vieille pop coréenne : Flower Petals de Lee Jung-hwa et Shin Jung-yun (1969) installe, d’emblée, une drôle d’atmosphère à la fois mélancolique et psychédélique. À l’image de l’héroïne, Freddie, qu’on ne va plus quitter (pas un plan sans elle), et qui s’impose comme l’un des personnages féminins les plus singuliers vus sur un écran depuis longtemps. C’est sur un coup de tête que Freddie, 25 ans, a pris un avion pour la Corée, ce pays où elle est née, a été abandonnée bébé, puis adoptée par un couple de Français. Freddie, on le verra, ne croit qu’à ça : au coup de tête, à l’embardée, au virage soudain, que ce soit pour s’enivrer avec des inconnus, coucher avec un jeune homme qui n’en demandait pas tant, ou décider de reprendre contact avec ses parents biologiques. Ce drôle de film d’aventures raconte-t-il une quête des origines ? Pas vraiment, car il n’est pas simple de découvrir qui l’on est, et, surtout, où l’on veut aller. C’est sur une décennie, avec un art remarquable de l’ellipse, que le réalisateur franco-cambodgien Davy Chou (remarqué pour son documentaire Le Sommeil d’or et, ensuite, pour son premier long métrage, Diamond Island) dessine donc le chemin bizarre d’une fille étrange, forcément étrange, puisqu’étrangère à ses propres racines. Très loin des histoires souvent trop balisées sur la réconciliation avec soi-même, Retour à Séoul enchaîne des bribes d’existence pour montrer la construction chaotique d’une personnalité. Le réalisateur capte chaque émotion contradictoire de Freddie, incarnée miraculeusement, entre ultraviolence et ultravulnérabilité, par la non-actrice Park Ji-min, artiste plasticienne, elle-même née en Corée du Sud et arrivée en France à 8 ans. Freddie n’est pas une tendre, elle aime bousculer les autres et se perdre. Le film dérive et se casse avec elle, au fil de fausses fins et de rencontres qui sont aussi de fausses pistes : ainsi, une nuit de sexe avec un marchand d’armes (Louis-Do de Lencquesaing, épatant en une seule séquence) sera plus importante dans la trajectoire de la jeune femme que les retrouvailles avec un père biologique qui boit et pleure beaucoup — Oh Kwang-rok, qui a souvent joué chez Park Chan-wook. Film sur la rage de trouver sa place, Retour à Séoul impressionne aussi par son esthétique. Il faut imaginer une sorte d’Irma Vep, ou la Furiosa de Mad Max, avec beaucoup de cuir, pas l’ombre d’un sourire, dans des décors qui hésitent entre Wong Kar-wai, la nuit, et Hong Sang-soo, le jour. Et quand Freddie semble enfin apaisée, ce film captivant se boucle selon une philosophie aussi étonnante que son héroïne, qui ne s’oblige pas à être sympathique : la liberté, c’est savoir s’émanciper de toutes les identités qu’on vous assigne.

Sur Cine Plus Club dès 06h35 : Retour à Séoul

De 08h31 à 10h18 Bagdad Café

Rediffusion Film : comédie dramatique 1h47 Tout public

Après s'être disputée avec son mari, Jasmin, une Bavaroise, se retrouve avec armes et bagages au beau milieu du désert du Nevada. Traînant tant bien que mal sa lourde valise, la plantureuse Allemande parvient jusqu'au Bagdad Café, un modeste motel faisant aussi office de station-service. L'établissement est tenu par une Noire, Brenda, qui se démène, entre un mari bon à rien et deux enfants qui ne valent guère mieux, pour que l'auberge ne tombe pas littéralement en ruines. Rien d'étonnant à ce que Brenda réserve un accueil plutôt froid à la voyageuse, pourtant disposée à lui prêter main forte... - Critique : Le public français fit un triomphe à cette comédie venue d'Allemagne, qui sembla tombée du ciel tant sa liberté de ton échappe à toute étiquette. Mais le propos de Bagdad Café donne de vraies raisons à son succès : c'est l'histoire d'un monde où les frontières culturelles n'existent plus. Un sujet sérieux qui prend d'emblée le parti de la fantaisie avec cette image inoubliable d'une ­Bavaroise massive, en loden et chapeau à plumes, larguée en plein ­désert mojave, dans l'Ouest américain. Cette Bavaroise, c'est Jasmin. Ovni folklorique, elle va devenir la fée de son nouveau logis, un motel minable que sa passion du ménage va refaire briller, le Bagdad Café. Y importer son art de vivre germain et sa curiosité pour les us et coutumes de la petite communauté, où elle trouve sa place. Les routiers et leur passion des tatouages, la patronne noire et son fils qui ne s'intéresse qu'à Bach, un peintre venu de Hollywood et un campeur fou de boomerang... chacun a son dada. L'idée généreuse du film, c'est que toutes les singularités peuvent dialoguer. C'est une fable, l'artifice des couleurs est là pour le rappeler. Mais, dans cette utopie, le cinéaste a mis une irrésistible conviction.

Sur Cine Plus Club dès 08h31 : Bagdad Café

De 10h18 à 12h26 Becoming Father

Rediffusion Film : drame sentimental 2h8 -12

Employé naïf et discret d'une petite papeterie, Miyamoto pense avoir enfin rencontré le grand amour après avoir fait la connaissance de Yasuko, une jeune femme aussi séduisante que mystérieuse. Et pour cause, cette dernière espère simplement utiliser ce prétendant quelque peu benêt pour se débarrasser de son petit ami trop collant. Mais rapidement, Yasuko se prend d'affection pour Miyamoto, dont elle admire le dévouement et l'assiduité. Malheureusement, leur relation bat bien vite de l'aile, et Yasuko tente de prendre ses distances avec le jeune homme, une situation qu'il refuse d'accepter, et qui provoque une immense colère...

Sur Cine Plus Club dès 10h18 : Becoming Father

De 12h26 à 13h31 Still The Woman

Rediffusion Documentaire culture 1h5 Tout public

Grande habituée du festival de Cannes (un Grand Prix, un Carrosse d'or et une Caméra d'or), la réalisatrice Naomi Kawase insiste dans chacun de ses films sur la valeur du vivre ensemble intergénérationnel, et sur l'importance de la cohésion communautaire. Riche de conversations avec des actrices (Miki Mizuno, Ayama Mizaki, Kirin Kiri et Juliette Binoche), des femmes artistes, et avec la maire de Tokyo, le documentaire compose le portrait de la femme contemporaine japonaise, qui alimente aujourd'hui le souffle de l'âme japonaise. Téméraires et pleines d'énergie créatrice, descendantes cachées de la déesse Kannon, les femmes seraient, selon l'auteur, l'avenir du Japon.

Sur Cine Plus Club dès 12h26 : Still The Woman

De 13h31 à 15h14 Pas de scandale

Rediffusion Film : comédie dramatique 1h43 Tout public

Grégoire Jeancour, patron d'une entreprise employant 8000 personnes, sort de prison après un séjour de quatre mois derrière les barreaux. Convaincu d'abus de biens sociaux, il paie pour sa caste le prix de maints petits arrangements douteux. Replongé brusquement dans la vie parisienne, Grégoire flotte au-dessus du monde et de la société, étranger à celui qu'il était autrefois. Il redécouvre le plaisir de se promener dans les bois, le fonctionnement du métro, le prix prohibitif de sa boisson alcoolisée favorite, dans le club privé qu'il fréquentait "avant". Bientôt, il n'a plus que mépris pour la classe sociale dont il fait partie et s'intéresse enfin à ceux qu'il côtoyait jusque-là sans même les voir... - Critique : | Genre : vouvoiements sans étreinte. Après quatre mois à la Santé, Grégoire Jeancour, chevalier d'industrie rattrapé par les « affaires », n'est plus le même. Il paraît moins soucieux de ses proches... Le cinéaste a eu l'intuition précieuse que la haute bourgeoisie se définissait d'abord par l'espace. Physique : larges rues désertes, immenses appartements impossibles à « habiter ». Et symbolique : il n'y a que du vide entre les êtres, à l'image des Jeancour, ce couple qui se vouvoie sans plus jamais s'étreindre. Traversé d'ellipses, de béances, Pas de scandale finit par être un film à monter soi-même : prière de remplir les blancs, de démêler les liens qui unissent les personnages... Benoit Jacquot manie l'ironie en maître et la métamorphose de Grégoire a, in fine, des effets bénéfiques : que Benoit Jacquot finisse par racheter les personnages de ce film singulier n'est pas le moindre de ses mérites... — Aurélien Ferenczi

Sur Cine Plus Club dès 13h31 : Pas de scandale

De 15h14 à 16h30 Par coeurs

Rediffusion Film documentaire 1h16 Tout public

Avignon, juillet 2021. Invités à se produire au cours de la 75ème édition du célèbre festival, Isabelle Huppert et Fabrice Luchini peaufinent leurs futures prestations. Face à la caméra, les deux grands comédiens dévoilent les méthodes dont ils usent pour apprendre leurs textes. Indispensables pour offrir des interprétations exemplaires, ces répétitions font partie d'un processus également destiné à se débarrasser d'un trac toujours présent malgré leurs fabuleuses carrières, longues de plusieurs décennies. Benoît Jacquot, le réalisateur, se plonge dans l'intimité de ces artistes perfectionnistes et passionnés par leur métier. - Critique : On admire le pluriel du titre. Apprendre un texte par cœur. Connaître quelqu’un par cœur. Ce documentaire conjugue les acceptions. Fort de sa complicité avec deux monstres sacrés des écrans et des planches, le cinéaste Benoit Jacquot a eu le loisir de les filmer en coulisses, chacun(e) préparant un spectacle. Isabelle Huppert s’apprête à créer La Cerisaie, de Tchekhov, dans la Cour d’honneur du Festival d’Avignon ; Fabrice Luchini répète ses lectures en public de Nietzsche, Baudelaire et Pascal. Dans ce diptyque où, une seule fois, le montage croise malicieusement leurs expériences, elle se livre d’abord. À rebours de sa réputation de reine du contrôle, Isabelle Huppert s’adapte à l’intrusion d’une caméra dans sa voiture ou dans sa loge, se montre sans aucun apprêt, ou somnolente. Elle laisse capter sa grande difficulté à mémoriser un passage précis de son rôle — « Le malheur est tellement invraisemblable que j’en viens même à ne plus savoir que penser ». Et ce bizarre trou de mémoire, invitant les spectateurs aux interprétations, devient un fil rouge du film, jusqu’aux premières représentations. La disponibilité de Fabrice Luchini se niche ailleurs, dans sa façon de décortiquer son travail, les moindres intonations comprises. Le comédien ouvre en grand le capot de sa virtuosité, en dénude les rouages. En même temps, il se met au service des auteurs lus au point de chercher à tout moment la meilleure porte d’entrée dans leur œuvre, pour le plus grand nombre. Chez Nietzsche, si préoccupé de l’origine charnelle des idées, il s’attarde avec délice sur cette phrase : « On a nécessairement la philosophie de sa personne, à supposer qu’on en soit une. » Luchini exulte, Huppert doute. L’un ressemble à son image, l’autre moins. Les deux sortent grandis de ce dévoilement consenti.

Sur Cine Plus Club dès 15h14 : Par coeurs

De 16h30 à 18h17 Le coût de la vie

Rediffusion Film : comédie 1h47 Tout public

Coway, un restaurateur dépensier, ne parvient pas à freiner sa générosité, ce qui le conduit à l'endettement. Brett, au contraire, est très avare, au point que l'amour de sa vie l'a quitté car il refusait de lui offrir un chemisier. Nicolas de Blamont, chef d'entreprise, vend ses usines après une alerte cardiaque, provoquant une crise sociale dans la région. Tous ces personnages se croisent dans le restaurant de Coway, où ils sont servis par Laurence, jeune fille secrète dont Patrick, le plongeur, est amoureux. Tous racontent leur parcours, et tentent de comprendre ce qui, de l'amour ou de l'argent, prend le plus de place dans leur vie... - Critique : | Genre : Ronde de fric. Il y a le radin impénitent, le dépensier à la générosité obsessionnelle, le modeste panier percé, la pute économe, le capitaine d'industrie lassé de produire de la richesse... Une galerie de personnages qui incarnent, chacun à sa façon, un rapport à l'argent. Lequel, au choix (mais on peut cocher plusieurs cases), ne fait pas le bonheur, va à l'argent, rend marteau, rend service aussi... L'ambition de Philippe Le Guay (Les Femmes du 6e étage) est claire : trousser une comédie chorale sur un sujet de société. Pari à moitié réussi, à cause d'un scénario qui oublie souvent de donner de la chair à chacun de ces archétypes. C'est grâce aux comé­diens qu'on finit par prendre du plaisir. Regard de chien battu de Vincent Lindon, mimique « luchinienne », jolie présence énigmatique de Géraldine Pailhas, flegme de Claude Rich. Plus des seconds rôles — Michel Vuillermoz en fonctionnaire de l'épargne, Bernard Bloch en huissier gay, Catherine Hosmalin en ouvrière sinistrée — pas forcément moins forts que les héros, d'autant plus frappants qu'en une ou deux scènes ils sont vite et bien croqués. — Aurélien Ferenczi

Sur Cine Plus Club dès 16h30 : Le coût de la vie

De 18h17 à 19h56 Vous n'aurez pas ma haine

Rediffusion Film : drame 1h39 -10

Lors d'une soirée comme une autre, Antoine Leiris s'occupe de son fils pendant que son épouse Hélène assiste à un concert. Pourtant l'inquiétude monte lorsqu'il reçoit de nombreux textos. Il allume alors la télévision pour voir ce qui se passe et découvre que des groupes terroristes ont attaqué des terrasses de café et le Bataclan, où se trouve son épouse. La terrible nouvelle tombe rapidement : Hélène a été tuée. Le monde d'Antoine s'écroule. Dès le lendemain des attentats, il publie un texte sur les réseaux sociaux qui a un fort retentissement : "Vous n'aurez pas ma haine"... - Critique : Jusqu’à maintenant, les réalisateurs français s’accordent à dire que les fusillades du 13 novembre 2015 sont « de l’ordre de l’irreprésentable », comme l’a formulé Alice Winocour (Revoir Paris). L’Allemand Kilian Riedhof est de cet avis, mais il a tout de même estimé pouvoir représenter la douleur d’Antoine Leiris, dont la femme a été tuée au Bataclan – et dont la lettre destinée aux terroristes, puis le livre ont fait le tour du monde. Il suffit d’un plan ou deux pour constater que cela aussi reste mission impossible. Le film, sans grande imagination formelle, ne parvient pas à se hisser à la hauteur d’une telle souffrance : gros plans racoleurs, flashbacks tire-larmes, images de bouteille de whisky ou du dressing rempli des robes de la défunte… Cette histoire méritait un regard plus singulier.

Sur Cine Plus Club dès 18h17 : Vous n'aurez pas ma haine

De 19h56 à 20h50 Paroles de cinéastes : Arnaud Desplechin

Rediffusion Documentaire cinéma 54mn Tout public

Arnaud Desplechin raconte son parcours à Danièle Heymann, de ses débuts de jeune cinéaste fasciné par Truffaut et le nouveau cinéma américain à ses dernières réalisations.

Sur Cine Plus Club dès 19h56 : Paroles de cinéastes

De 20h50 à 22h37 En même temps

Inédit Film : comédie 1h47 -10

Didier Béquet, un maire de droite, tente de faire construire un parc de loisirs en lieu et place d'une forêt primaire. Pour ce faire il tente de corrompre son collègue écologiste. Mais un soir, de jeunes féministes réussissent à les coller entre eux, ce qui les amène à passer la nuit ensemble. C'est alors que débute un long périple pour les deux politiciens, et même si Didier fait le maximum pour convaincre son compère écologiste Pascal Molitor, le fait d'être obliger de passer la nuit ensemble va les amener à beaucoup échanger. Et de ces échanges se construit un rapprochement inattendu qui peut faire naître beaucoup d'espoir... - Critique : Didier Béquet est maire, tendance nouvelle droite décomplexée, fanfaron et clientéliste, prêt à tout pour faire aboutir la construction d’un parc de loisirs. Il invite à dîner un rival, Pascal Molitor, écologiste farouchement opposé à ce projet, en espérant l’amadouer. Bien enivrés, les deux adversaires se rendent au « FMI  », un bar à hôtesses, où ils se retrouvent piégés par une activiste féministe. Les voilà ficelés l’un à l’autre, enlacés comme des amants. Une nuit très embarrassante les attend, conduisant le « quadripède » qu’ils sont devenus d’un cabinet de vétérinaire au commissariat, en passant par diverses visites chez des proches. Qu’est-ce qui cloche dans ce dixième film réalisé par le tandem Kervern-Delépine ? L’impression qu’ils ne sont pas à la bonne place. Les cinéastes avaient jusque-là pris le parti des perdants, prolétaires, marginaux, celui d’une France d’en bas qui ne baisse pas les bras, capable de récréer du lien social. En s’aventurant directement sur le terrain des dominants, à savoir les hommes politiques, avec leurs calculs, leur cynisme ou leur force de conviction, les auteurs perdent une bonne part de cet humour absurde et de cette mocheté poétique qu’ils puisaient chez leurs antihéros. Même s’il s’amende, Béquet (Jonathan Cohen) reste une caricature limitée. Molitor (Vincent Macaigne) est pastiché plus tendrement. Mais aucun de ces deux-là n’est attachant ni ne provoque d’étincelles. Aucun n’est un vrai personnage. En même temps se contente d’enchaîner des sketches satiriques qui pourraient suffire dans l’émission Groland, mais qui, mis bout à bout , passent difficiement la rampe. La rébellion joyeuse du gang de féministes aurait pu sauver le film. Si India Hair, actrice originale, créative, pas assez reconnue, parvient à tirer son épingle de jeu, c’est hélas moins vrai pour Jehnny Beth et Doully, cantonnées à de la pâle figuration. On sent les réalisateurs pas si à l’aise avec le combat féministe, certes défendu par eux, mais de manière naïve, forcée, un rien opportuniste. Ils butent alors sur une impasse : on ne peut pas combiner militantisme et dérision.

Sur Cine Plus Club dès 20h50 : En même temps

De 22h37 à 23h13 Mords-les !

Film : court métrage 36mn -10

Brigitte Fontaine, une authentique enfant de la cité du Viaduc, déambule telle une imprécatrice en vociférant dans les rues de Morlaix, en Bretagne.

Sur Cine Plus Club dès 22h37 : Mords-les !

De 23h13 à 00h52 Eva

Rediffusion Film : drame 1h39 Tout public

Bertrand Valade, un jeune et talentueux romancier, rencontre Eva, une femme mystérieuse qu'il veut absolument percer à jour. Il aimerait savoir qui se cache derrière cette image de femme fatale, un peu trop fardée à son goût. Il est si fasciné qu'il en néglige sa fiancée, qui n'apprécie guère cette situation. Son éditeur, qui lui a fait une avance de 20 000 euros pour une nouvelle pièce, se montre lui aussi impatient. Bertrand lui annonce qu'il va écrire un roman autour d'Eva, qu'il veut manipuler. Son obsession devient maladive et Bertrand dérape. Bientôt, il ne maîtrise plus le cours de la petite machination qu'il avait mise au point... - Critique : Variation sur l’apparence et la perversité, comme (presque) toujours chez Benoit Jacquot. En compagnie de deux personnages qui jouent constamment à ce qu’ils ne sont pas… Lui, Bertrand (Gaspard Ulliel), est un dramaturge à la mode et à succès, que tous s’arrachent. Mais, dès les premières séquences, on l’aura vu, gigolo pas très doué, s’emparer du manuscrit inédit d’un pauvre vieux que son corps aura fait mourir de désir, au sens propre du terme. Elle, Eva (Isabelle Huppert), est une prostituée sans rides ni émotions, qui, pour 300 euros la passe, s’occupe de ses riches avec une indifférence qui frise le dédain. Mais, on l’apprendra vite : c’est par droiture et, d’une certaine façon, par fidélité qu’elle se livre aux hommes sans jamais se donner… Donc, lui triche. Et elle pas, même si tous deux avancent masqués. C’est, d’ailleurs, la prescience d’une pureté perdue qui pousse Bertrand, l’escroc, à revoir cette femme qu’il prétend séduire. Et à s’en enticher, comme si elle allait le sauver de lui-même. Quelles sont les raisons de la fascination qu’exerce un être sur un autre ? Le réalisateur, qui a souvent abordé ce thème, mais curieusement dans ses films les moins connus (Corps et biens, L’Ecole de la chair, Au fond des bois), se garde bien de la moindre psychologie. On est, au contraire, dans l’irraisonné, l’enfoui, les surprises grotesques de l’inconscient. Du roman de James Hadley Chase (déjà adapté par Joseph Losey, en 1962, avec Jeanne Moreau), il fait un thriller mental, noué sur lui-même.

Sur Cine Plus Club dès 23h13 : Eva