Canal+ Cinéma DROM : Programme TV de la chaîne Canal+ Cinéma DROM

En ce moment sur Canal+ Cinéma DROM :

20h50 + de courts

Rediffusion Magazine du cinéma 53mn -10
+ de courts

Magazine bimensuel consacré au cinéma court, les deuxième et quatrième dimanches de chaque mois. Une émission de 52 minutes qui aime le court métrage et qui en veut toujours plus. "+ de courts" accompagne par la parole la diffusion de 2 à 3 courts-métrages qui font l'actualité. Chaque émission propose des recommandations éclectiques aux spectateurs.

6min

À suivre, dès 21h43 : How to Have Sex (Rediffusion)

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À suivre, dès 21h43 : How to Have Sex (Rediffusion)

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6min

À suivre, dès 21h43 : How to Have Sex (Rediffusion)

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21h43 How to Have Sex

Rediffusion Film : drame 1h29 -12

Pour célébrer la fin du lycée, Tara, Em et Skye, trois amies britanniques de 16 ans, s'offrent une semaine de vacances à Malia, en Crète. Le lieu est une station balnéaire très courue, connue pour ses fêtes débridées et très arrosées. Partagée entre l'euphorie et l'appréhension, Tara, la seule du trio à n'avoir jamais eu de relation sexuelle, est décidée à perdre sa virginité pour ne plus être moquée en raison de son manque d'expérience. Les trois copines sympathisent avec leurs voisins de chambre, Paddy et Badger. Un soir, bien qu'attirée par ce dernier, Tara accepte de suivre Paddy sur une plage. Celui-ci la contraint à une relation sexuelle... - Critique : Avant même de savoir si elles avaient réussi leur diplôme de sortie du lycée, ces trois petites Anglaises se sont envolées, survoltées, pour une station balnéaire de la Méditerranée. Au menu : frites, fêtes, flirts, cigarettes et alcool ! Branché sur l’énergie d’une jeunesse déchaînée, ce premier long métrage, salué au Festival de Cannes par le prix Un certain regard, retrouve l’élan d’un cinéma de vérité et de spontanéité, comme on l’aimait au temps de la Nouvelle Vague. Mais How to Have Sex s’impose aussi comme une œuvre très actuelle, qui, dans le sillage du mouvement #MeToo, pose sur les mœurs juvéniles un regard critique et fait utilement retentir le signal d’alarme. Fraîche trentenaire, Molly Manning Walker met en scène sa bande de filles avec la maturité qui leur fait encore défaut, tout en retrouvant, à travers elles, l’insouciance de sa propre fin d’adolescence. Elle semble ainsi se fondre dans la frénésie du groupe, mais garde lucidité et rigueur pour raconter une expérience individuelle très différente à travers le personnage de Tara. Boute-en-train du trio, cette dernière subit une sombre métamorphose, se repliant dans le mutisme, perdant sa légèreté et la confiance en soi qu’elle affichait. Au milieu du délire général, Tara s’est retrouvée seule avec un garçon qui n’était pas celui auquel elle faisait les yeux doux, pas celui dont elle avait envie. Et avec le garçon dont elle ne voulait pas, elle a fait ce qu’elle ne voulait pas, perdre sa virginité. How to Have Sex s’organise autour de cette scène du consentement arraché à un corps désemparé, volé à une jeune fille immature, abusée. Pour Tara, il y a l’avant et l’après. Pour les autres, la fête n’a jamais cessé. Glorifiée dans un mélange de ludique et de lubrique qui culmine lors d’un concours d’érections où les filles sont mises au service des garçons, la sexualité ne peut être que joyeuse. « Comment ça, c’était pas super ? » dira une des deux amies de Tara après avoir écouté son récit. Au milieu des musiques en transe, la réalisatrice fait résonner la solitude poignante de son héroïne, son intimité bouleversée, sa souffrance orpheline. Une douceur consolatrice grandit au fil de ce film, magnifique geste de solidarité envers une jeunesse qui, tout à la joie de son émancipation, s’expose à une entrée violente dans l’âge adulte.

« How to Have Sex » sur Canal+ Cinéma DROM

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21h43 How to Have Sex

Rediffusion Film : drame 1h29 -12

Pour célébrer la fin du lycée, Tara, Em et Skye, trois amies britanniques de 16 ans, s'offrent une semaine de vacances à Malia, en Crète. Le lieu est une station balnéaire très courue, connue pour ses fêtes débridées et très arrosées. Partagée entre l'euphorie et l'appréhension, Tara, la seule du trio à n'avoir jamais eu de relation sexuelle, est décidée à perdre sa virginité pour ne plus être moquée en raison de son manque d'expérience. Les trois copines sympathisent avec leurs voisins de chambre, Paddy et Badger. Un soir, bien qu'attirée par ce dernier, Tara accepte de suivre Paddy sur une plage. Celui-ci la contraint à une relation sexuelle... - Critique : Avant même de savoir si elles avaient réussi leur diplôme de sortie du lycée, ces trois petites Anglaises se sont envolées, survoltées, pour une station balnéaire de la Méditerranée. Au menu : frites, fêtes, flirts, cigarettes et alcool ! Branché sur l’énergie d’une jeunesse déchaînée, ce premier long métrage, salué au Festival de Cannes par le prix Un certain regard, retrouve l’élan d’un cinéma de vérité et de spontanéité, comme on l’aimait au temps de la Nouvelle Vague. Mais How to Have Sex s’impose aussi comme une œuvre très actuelle, qui, dans le sillage du mouvement #MeToo, pose sur les mœurs juvéniles un regard critique et fait utilement retentir le signal d’alarme. Fraîche trentenaire, Molly Manning Walker met en scène sa bande de filles avec la maturité qui leur fait encore défaut, tout en retrouvant, à travers elles, l’insouciance de sa propre fin d’adolescence. Elle semble ainsi se fondre dans la frénésie du groupe, mais garde lucidité et rigueur pour raconter une expérience individuelle très différente à travers le personnage de Tara. Boute-en-train du trio, cette dernière subit une sombre métamorphose, se repliant dans le mutisme, perdant sa légèreté et la confiance en soi qu’elle affichait. Au milieu du délire général, Tara s’est retrouvée seule avec un garçon qui n’était pas celui auquel elle faisait les yeux doux, pas celui dont elle avait envie. Et avec le garçon dont elle ne voulait pas, elle a fait ce qu’elle ne voulait pas, perdre sa virginité. How to Have Sex s’organise autour de cette scène du consentement arraché à un corps désemparé, volé à une jeune fille immature, abusée. Pour Tara, il y a l’avant et l’après. Pour les autres, la fête n’a jamais cessé. Glorifiée dans un mélange de ludique et de lubrique qui culmine lors d’un concours d’érections où les filles sont mises au service des garçons, la sexualité ne peut être que joyeuse. « Comment ça, c’était pas super ? » dira une des deux amies de Tara après avoir écouté son récit. Au milieu des musiques en transe, la réalisatrice fait résonner la solitude poignante de son héroïne, son intimité bouleversée, sa souffrance orpheline. Une douceur consolatrice grandit au fil de ce film, magnifique geste de solidarité envers une jeunesse qui, tout à la joie de son émancipation, s’expose à une entrée violente dans l’âge adulte.

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Rediffusion Magazine du cinéma 53mn -10

Magazine bimensuel consacré au cinéma court, les deuxième et quatrième dimanches de chaque mois. Une émission de 52 minutes qui aime le court métrage et qui en veut toujours plus. "+ de courts" accompagne par la parole la diffusion de 2 à 3 courts-métrages qui font l'actualité. Chaque émission propose des recommandations éclectiques aux spectateurs.

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21h43 How to Have Sex

Rediffusion Film : drame 1h29 -12

Pour célébrer la fin du lycée, Tara, Em et Skye, trois amies britanniques de 16 ans, s'offrent une semaine de vacances à Malia, en Crète. Le lieu est une station balnéaire très courue, connue pour ses fêtes débridées et très arrosées. Partagée entre l'euphorie et l'appréhension, Tara, la seule du trio à n'avoir jamais eu de relation sexuelle, est décidée à perdre sa virginité pour ne plus être moquée en raison de son manque d'expérience. Les trois copines sympathisent avec leurs voisins de chambre, Paddy et Badger. Un soir, bien qu'attirée par ce dernier, Tara accepte de suivre Paddy sur une plage. Celui-ci la contraint à une relation sexuelle... - Critique : Avant même de savoir si elles avaient réussi leur diplôme de sortie du lycée, ces trois petites Anglaises se sont envolées, survoltées, pour une station balnéaire de la Méditerranée. Au menu : frites, fêtes, flirts, cigarettes et alcool ! Branché sur l’énergie d’une jeunesse déchaînée, ce premier long métrage, salué au Festival de Cannes par le prix Un certain regard, retrouve l’élan d’un cinéma de vérité et de spontanéité, comme on l’aimait au temps de la Nouvelle Vague. Mais How to Have Sex s’impose aussi comme une œuvre très actuelle, qui, dans le sillage du mouvement #MeToo, pose sur les mœurs juvéniles un regard critique et fait utilement retentir le signal d’alarme. Fraîche trentenaire, Molly Manning Walker met en scène sa bande de filles avec la maturité qui leur fait encore défaut, tout en retrouvant, à travers elles, l’insouciance de sa propre fin d’adolescence. Elle semble ainsi se fondre dans la frénésie du groupe, mais garde lucidité et rigueur pour raconter une expérience individuelle très différente à travers le personnage de Tara. Boute-en-train du trio, cette dernière subit une sombre métamorphose, se repliant dans le mutisme, perdant sa légèreté et la confiance en soi qu’elle affichait. Au milieu du délire général, Tara s’est retrouvée seule avec un garçon qui n’était pas celui auquel elle faisait les yeux doux, pas celui dont elle avait envie. Et avec le garçon dont elle ne voulait pas, elle a fait ce qu’elle ne voulait pas, perdre sa virginité. How to Have Sex s’organise autour de cette scène du consentement arraché à un corps désemparé, volé à une jeune fille immature, abusée. Pour Tara, il y a l’avant et l’après. Pour les autres, la fête n’a jamais cessé. Glorifiée dans un mélange de ludique et de lubrique qui culmine lors d’un concours d’érections où les filles sont mises au service des garçons, la sexualité ne peut être que joyeuse. « Comment ça, c’était pas super ? » dira une des deux amies de Tara après avoir écouté son récit. Au milieu des musiques en transe, la réalisatrice fait résonner la solitude poignante de son héroïne, son intimité bouleversée, sa souffrance orpheline. Une douceur consolatrice grandit au fil de ce film, magnifique geste de solidarité envers une jeunesse qui, tout à la joie de son émancipation, s’expose à une entrée violente dans l’âge adulte.

« How to Have Sex » sur Canal+ Cinéma DROM

Programme Canal+ Cinéma DROM de la journée d'aujourd'hui

Jeudi 12 Décembre 2024

De 06h13 à 07h35 Un coup de dés

Rediffusion Film : thriller 1h22 -10

Installés à Nice depuis une dizaine d'années, Mathieu et Vincent dirigent une prospère agence immobilière. Avec leurs compagnes, ils profitent d'une existence idyllique après avoir vécu nombre de péripéties, notamment un incident qui aurait pu tourner au drame et qui a renforcé leur indéfectible amitié. Mais un jour, la loyauté de Mathieu est mise à l'épreuve quand il découvre que Vincent trompe son épouse. Il tente de convaincre son ami de cesser de fréquenter sa maîtresse, mais en vain. Un malheureux accident vient bientôt mettre un terme définitif à cette relation extra-conjugale... - Critique : Ne jamais convoiter la maîtresse de votre meilleur ami. Surtout si ce dernier vous a non seulement sauvé la vie dix ans plus tôt, mais aussi fourni un boulot et une vie de luxe sur la Côte d’Azur. Hélas, Mathieu (Yvan Attal), pourtant bon père famille, heureux en ménage avec Juliette (Marie-Josée Croze), ne peut s’en empêcher : à l’insu de tous, il tombe follement, fatalement amoureux de la belle Elsa (Alma Jodo­rowsky), pour laquelle Vincent (Guillaume Canet) envisage de quitter sa femme (Maïwenn). Vous suivez ? Non ? Pas d’inquiétude : Yvan Attal, qui est également derrière la caméra, aux commandes de ce thriller niçois – son nouveau (et huitième) long métrage après Les Choses humaines (2021) – ne vous laissera pas patauger en eaux troubles. C’est tout juste s’il ne fait pas distribuer une notice explicative à l’entrée de la salle de cinéma : l’intrigue, constamment surlignée en voix off, dispense le spectateur de la moindre interrogation – sans même parler de palpitations ou de malaise. Nous voilà convoqués dans les décors de catalogue design d’un vaudeville tragique chez les riches, un film noir cousu de fil blanc, avec piscine, mais sans suspense. Psychologie de green Côté personnages, et malgré le casting cinq étoiles où chacun fait ce qu’il peut avec sa maigre partition (surtout les trois protagonistes féminines, ici réduites à leurs plus simples artifices, de la « maîtresse irrésistible » aux « épouses flouées »), c’est la même déception. Il faudra se contenter d’une réflexion de surface sur les effets du hasard et de la fatalité sur les mœurs des joueurs de golf mâles de plus de 50 ans en milieu littoral. Une faune bien trop fade pour être venimeuse.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 06h13 : Un coup de dés

De 07h35 à 08h14 Faut voir ! L'hebdo cinéma

Rediffusion Magazine du cinéma 39mn -10

Outre deux interviews, cette émission propose du décryptage, des reportages et des rubriques afin de traiter avec curiosité et humour toute l'actualité du cinéma. Du blockbuster au film d'auteur, en passant par la série B ou Z, ce programme se penche sur toutes les envies de spectateurs passionnés.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 07h35 : Faut voir ! L'hebdo cinéma

De 08h14 à 10h01 Bâtiment 5

Rediffusion Film : drame 1h47 -10

Jeune femme engagée et déterminée, Haby découvre avec stupeur l'inquiétant plan de réaménagement de son quartier d'enfance validé par Pierre Forges, le nouveau maire de sa commune, Montvilliers. Bien décidé à mettre un terme aux incivilités, ce dernier souhaite détruire certaines barres d'immeubles pour faire place nette et redonner un nouveau souffle à cette cité, réputée parmi les plus dangereuses de Seine-Saint-Denis. Mais Haby refuse de céder sans lutter, consciente que l'application du plan passera par l'expulsion des familles nombreuses qui ne pourront pas s'installer dans les logements prévus, volontairement inadaptés à leur situation... - Critique : C’est peu dire que le réalisateur de Montfermeil était attendu au tournant. Après l’incontestable succès public et critique des Misérables (deux millions d’entrées, Prix du jury au Festival de Cannes, quatre Césars dont celui du meilleur film), la majorité de la classe politique, dans un bel élan de lucidité, n’avait pu que saluer la « justesse » du constat et « l’absolue nécessité » à agir, quelques mois après avoir enterré le plan Borloo qui proposait de solides pistes pour désenclaver les banlieues. Alors quand Ladj Ly décide de passer à la vitesse supérieure, comme scénariste, à l’automne 2022, du belliqueux et nihiliste Athena, de son camarade Romain Gavras, ou dans ce deuxième volet de ce qu’il a imaginé comme un triptyque consacré à la banlieue, le retour de bâton était inévitable. L’enquête, en cours, sur des soupçons de détournements de fonds de l’école Kourtrajmé, fondée par Ladj Ly, n’arrangera pas ses affaires. Difficile de juger le film hors de ce contexte explosif. Une précision documentaire Les Indésirables — titre de travail — devait à l’origine prendre la forme d’un biopic de Claude Dilain (1948-2015), maire socialiste de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Projet abandonné au profit d’un film choral et vindicatif sur les thèmes du mal-logement et de la rénovation urbaine, soit exactement le sujet du très réussi Les Promesses, de Thomas Kruithof (2021), qu’il est permis de trouver plus nuancé. Pour autant, Ladj Ly décrit avec une précision documentaire la corrélation de la dégradation des grands ensembles où sont entassées des familles d’immigrés depuis les années 1960 avec la dégradation des relations entre cette population précarisée et les représentants de l’État, qu’il s’agisse du maire tendance centre dur (Alexis Manenti, l’un des « baqueux » des Misérables) ou des gendarmes mobiles chargés d’appliquer, sans une once d’humanité, les avis d’expulsion. Seules notes d’espoir dans cette chronique d’un désastre annoncé, les femmes, dont une jeune militante associative interprétée avec fougue par Anta Diaw. Dans son dernier spectacle, À huis clos, le rappeur et auteur Kery James incarne un avocat qui prend en otage le juge qui a innocenté l’assassin de son frère. Au cours d’une nuit sous tension, qui rappelle le final de Bâtiment 5, son personnage explique préférer à l’euphémique « quartier populaire » le plus politique « quartier prolétaire ». Revenir aux fondamentaux de la lutte des classes pour dénoncer les mécanismes de domination qui se déploient jusqu’au territoire, tel est aussi le projet de Ladj Ly. Une radicalité qu’il serait malavisé — et typiquement bourgeois — de taxer de manichéenne.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 08h14 : Bâtiment 5

De 10h01 à 11h32 Rue des Dames

Film : drame 1h31 -12

Employée dans un salon de manucure parisien, Mia, 25 ans, mène une existence relativement sereine jusqu'au jour où elle découvre qu'elle est enceinte. Bouleversée, la jeune femme peine à garder son calme, consciente que ses finances ne lui permettent pas d'accueillir un enfant au sein de son foyer. En effet, son seul salaire ne suffira pas à couvrir les dépenses tandis que Nabil, son compagnon, se trouve de son côté en liberté conditionnelle. Dos au mur, Mia décide de se lancer dans l'organisation de sulfureuses soirées privées avec des clientes du salon, mais son plan est vite découvert par sa patronne... - Critique : Dans le milieu du rap, la qualité qui fait l’unanimité, c’est la street cred (« crédibilité de la rue », dans la langue de Jul), soit la légitimité à parler de son quotidien, de son quartier. Voilà plus de deux décennies que Hamé et Ékoué, les têtes pensantes du groupe de rap La Rumeur, documentent sans fausse note les mutations du 18ᵉ arrondissement parisien dans leurs chansons, leurs livres, leurs films. Après avoir parachuté Reda Kateb dans un Pigalle en voie de gentrification (Les Derniers Parisiens, 2017), le duo de réalisateurs lâche l’écorchée Garance Marillier (l’étudiante anthropophage de Grave, de Julia Ducournau) au pied de la butte Montmartre. Mia a 25 ans et elle dort à l’hôtel. Son boulot dans une onglerie ne lui permet pas d’être locataire. Quand elle apprend qu’elle est enceinte de Nabil, son copain, en liberté conditionnelle, Mia en est réduite à la survie. Pas le choix. L’argent, l’appart, elle les trouvera coûte que coûte. Quitte à trahir les rares personnes qui lui font confiance. Des acteurs crédibles, à fleur de peau Tout sonne juste dans cette course contre la montre et les semaines d’aménorrhée. Les lieux, rarement filmés, d’un Paris paupérisé (café, laverie, hôtel miteux…), si loin et si proches des pèlerins du Sacré-Cœur. Les gueules basanées des habitants (étudiants, sans-papiers, chauffeurs de VTC, flics, voyous, footballeurs), interprétés par des acteurs crédibles et à fleur de peau, dont tant de films français, déconnectés de la réalité, manquent. L’intrigue, enfin, pourrait sembler un peu chargée, les auteurs voulant embrasser en moins de deux heures l’ensemble des problématiques qui creusent la fracture entre les Parisiens d’en haut et ceux d’en bas – mal-logement, travail au noir, prostitution, chantages… L’ensemble reste pourtant équilibré, entre sincérité et âpreté.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 10h01 : Rue des Dames

De 11h32 à 13h11 Première affaire

Rediffusion Film : drame 1h39 -10

Tout juste diplômée, Nora débute sa carrière d'avocate inexpérimentée en se retrouvant immédiatement propulsée dans une affaire pénale aussi subtile que complexe. En effet, elle est chargée d'assurer la défense d'un adolescent accusé du meurtre d'un de ses voisins. Après avoir assisté à la garde à vue du suspect, elle suit de près l'instruction du dossier. A travers l'évolution de l'affaire, elle découvre peu à peu la cruauté du monde qui l'entoure, aussi bien dans sa vie intime que professionnelle. Emportée par les turbulences et par la frénésie ambiante, elle multiplie les erreurs et se voit contrainte de questionner ses choix... - Critique : C’est presque devenu un genre de film en soi : l’histoire de la jeune et brillante (future) diplômée, transfuge de classe un peu trop naïve qui se prend en pleine face la lâcheté des hommes et les difficultés du terrain. Après De grandes espérances, de Sylvain Desclous, après La Voie royale, de Frédéric Mermoud, voici donc la toujours épatante Noée Abita en avocate pénaliste débutante aux prises avec sa première affaire sérieuse : un client inculpé de meurtre. À moins que sa première affaire ne soit plutôt celle entamée avec le flic chargé de l’enquête (Anders Danielsen Lie), Norvégien d’Arras, alliage aussi exotique qu’incongru… Malgré des thèmes très disparates (misère sociale du Nord et initiation sexuelle complexe), le film évite le pathos avec adresse.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 11h32 : Première affaire

De 13h11 à 14h41 Late Night with the Devil

Rediffusion Film d'horreur 1h30 -16

Présentateur d'un late night show en perte de vitesse, Jack Delroy cherche désespérément le petit quelque chose qui manque à son émission de divertissement pour dépasser la concurrence. Il décide de profiter de la soirée d'Halloween 1977 pour faire un gros coup marketing. Son idée : inviter sur le plateau une jeune fille prétendument possédée pour réaliser la toute première interview télévisée du diable devant des millions de téléspectateurs. Mais l'ambiance dégénère rapidement... - Critique : David Dastmalchian est formidable. Par convention, on relègue souvent nos quelques mots sur la performance des acteurs en fin de critique mais ce film d’horreur assez génial repose surtout sur le jeu du comédien texan : voilà enfin un premier rôle pour ce vrai second couteau du cinéma américain et sa sacrée trombine, aperçue entre autres chez Villeneuve (Blade Runner 2049, Dune) ou Nolan (de The Dark Knight à Oppenheimer). Le film, qui se présente comme l’enregistrement perdu d’un programme télé maudit, se révèle un excellent pastiche de late show à l’américaine. Dastmalchian incarne Jack Delroy, vedette de Night Owls, émission en perte de vitesse. En présentateur désespéré (prêt à interviewer, pour l’audience, une jeune fille possédée par le diable), cajoleur, sombre et grinçant à la fois, l’acteur rayonne. Faux sourires et vraies sécrétions corporelles Peut-on filmer une possession démoniaque à la télé ? Oui, si le spectateur est prêt à jouer le jeu et à accepter le dispositif de Late night with the Devil, qui annonce dès une pompière introduction que l’émission dérivera forcément vers le surnaturel avant d’imploser. Puis joue avec lui, au gré des bavardages et des paniques de Jack Delroy et ses invités : un médium, un sceptique (excellent personnage, sorte de détournement de la figure horrifique classique du « type qui n’y croit pas trop » : cet objecteur s’applique à réfuter en direct les horreurs auxquelles on vient d’assister) et une adolescente possédée – très premier degré, à la Linda Blair dans L’Exorciste. Entre faux sourires et vraies sécrétions corporelles, le film abuse de cette tension, repoussant sans cesse l’échéance, jusqu’à un fantastique dernier quart d’heure, vraiment inattendu. Les deux cinéastes australiens n’avaient pas menti, leur long métrage est une vraie gourmandise paranormale.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 13h11 : Late Night with the Devil

De 14h41 à 14h53 Meat Puppet

Rediffusion Film : court métrage 12mn -10

L'âme d'Oz, qui a raté la remise de diplôme de sa petite amie parce qu'il s'amusait, est emprisonnée par une marionnette. Pour la sauver, Oz doit grandir.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 14h41 : Meat Puppet

De 14h53 à 15h33 Faut voir ! L'hebdo cinéma

Rediffusion Magazine du cinéma 40mn -10

Outre deux interviews, cette émission propose du décryptage, des reportages et des rubriques afin de traiter avec curiosité et humour toute l'actualité du cinéma. Du blockbuster au film d'auteur, en passant par la série B ou Z, ce programme se penche sur toutes les envies de spectateurs passionnés.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 14h53 : Faut voir ! L'hebdo cinéma

De 15h33 à 20h50 Fin des programmes

Fin 5h17 Tout public

Nos programmes se terminent pour cette journée, en attendant ceux de demain.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 15h33 : Fin des programmes

De 20h50 à 21h43 + de courts

Rediffusion Magazine du cinéma 53mn -10

Magazine bimensuel consacré au cinéma court, les deuxième et quatrième dimanches de chaque mois. Une émission de 52 minutes qui aime le court métrage et qui en veut toujours plus. "+ de courts" accompagne par la parole la diffusion de 2 à 3 courts-métrages qui font l'actualité. Chaque émission propose des recommandations éclectiques aux spectateurs.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 20h50 : + de courts

De 21h43 à 23h12 How to Have Sex

Rediffusion Film : drame 1h29 -12

Pour célébrer la fin du lycée, Tara, Em et Skye, trois amies britanniques de 16 ans, s'offrent une semaine de vacances à Malia, en Crète. Le lieu est une station balnéaire très courue, connue pour ses fêtes débridées et très arrosées. Partagée entre l'euphorie et l'appréhension, Tara, la seule du trio à n'avoir jamais eu de relation sexuelle, est décidée à perdre sa virginité pour ne plus être moquée en raison de son manque d'expérience. Les trois copines sympathisent avec leurs voisins de chambre, Paddy et Badger. Un soir, bien qu'attirée par ce dernier, Tara accepte de suivre Paddy sur une plage. Celui-ci la contraint à une relation sexuelle... - Critique : Avant même de savoir si elles avaient réussi leur diplôme de sortie du lycée, ces trois petites Anglaises se sont envolées, survoltées, pour une station balnéaire de la Méditerranée. Au menu : frites, fêtes, flirts, cigarettes et alcool ! Branché sur l’énergie d’une jeunesse déchaînée, ce premier long métrage, salué au Festival de Cannes par le prix Un certain regard, retrouve l’élan d’un cinéma de vérité et de spontanéité, comme on l’aimait au temps de la Nouvelle Vague. Mais How to Have Sex s’impose aussi comme une œuvre très actuelle, qui, dans le sillage du mouvement #MeToo, pose sur les mœurs juvéniles un regard critique et fait utilement retentir le signal d’alarme. Fraîche trentenaire, Molly Manning Walker met en scène sa bande de filles avec la maturité qui leur fait encore défaut, tout en retrouvant, à travers elles, l’insouciance de sa propre fin d’adolescence. Elle semble ainsi se fondre dans la frénésie du groupe, mais garde lucidité et rigueur pour raconter une expérience individuelle très différente à travers le personnage de Tara. Boute-en-train du trio, cette dernière subit une sombre métamorphose, se repliant dans le mutisme, perdant sa légèreté et la confiance en soi qu’elle affichait. Au milieu du délire général, Tara s’est retrouvée seule avec un garçon qui n’était pas celui auquel elle faisait les yeux doux, pas celui dont elle avait envie. Et avec le garçon dont elle ne voulait pas, elle a fait ce qu’elle ne voulait pas, perdre sa virginité. How to Have Sex s’organise autour de cette scène du consentement arraché à un corps désemparé, volé à une jeune fille immature, abusée. Pour Tara, il y a l’avant et l’après. Pour les autres, la fête n’a jamais cessé. Glorifiée dans un mélange de ludique et de lubrique qui culmine lors d’un concours d’érections où les filles sont mises au service des garçons, la sexualité ne peut être que joyeuse. « Comment ça, c’était pas super ? » dira une des deux amies de Tara après avoir écouté son récit. Au milieu des musiques en transe, la réalisatrice fait résonner la solitude poignante de son héroïne, son intimité bouleversée, sa souffrance orpheline. Une douceur consolatrice grandit au fil de ce film, magnifique geste de solidarité envers une jeunesse qui, tout à la joie de son émancipation, s’expose à une entrée violente dans l’âge adulte.

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De 23h12 à 00h54 Past Lives – Nos vies d'avant

Rediffusion Film : drame 1h42 Tout public

Tous deux originaires de Séoul, Nora et Hae Sung se retrouvent à New York, près de deux décennies après avoir vu leur histoire d'amour brutalement interrompue contre leur gré. Désormais trentenaires, les anciens amoureux profitent de ces retrouvailles pour évoquer leurs heureux souvenirs. Célibataire, Hae Sung ne cache pas sa volonté de renouer des liens avec la jeune femme, une situation quelque peu gênante pour Nora, qui est de son côté mariée avec Arthur, un Américain. Ce dernier ne tarde d'ailleurs pas à remettre en question la sincérité de son épouse, qui se comporte de façon étrange et qui semble complètement bouleversée par les événements... - Critique : À douze ans, Nora a quitté la Corée pour le Canada, laissant derrière elle son petit « fiancé » Hae Sung. Vingt ans plus tard, alors que l’ambitieuse dramaturge est mariée à un Américain, son ami d’enfance vient lui rendre une brève visite à New York… En trois époques, ce premier long métrage autobiographique réunit (et sépare, surtout) un garçon et une fille pour qui ce n’est jamais le moment. Ni comédie du remariage, ni drame adultère, Past Lives cultive son mode mineur avec un courageux refus du drame et des attendus, plein d’un regret terrible : celui de n’avoir qu’une vie. Quand l’émotion frappe, à la toute fin de ce film pudique et de bon goût donc, elle semble d’autant plus forte.

Sur Canal Plus Cinema DROM dès 23h12 : Past Lives – Nos vies d'avant

De 06h13 à 07h35 Un coup de dés

Rediffusion Film : thriller 1h22 -10

Installés à Nice depuis une dizaine d'années, Mathieu et Vincent dirigent une prospère agence immobilière. Avec leurs compagnes, ils profitent d'une existence idyllique après avoir vécu nombre de péripéties, notamment un incident qui aurait pu tourner au drame et qui a renforcé leur indéfectible amitié. Mais un jour, la loyauté de Mathieu est mise à l'épreuve quand il découvre que Vincent trompe son épouse. Il tente de convaincre son ami de cesser de fréquenter sa maîtresse, mais en vain. Un malheureux accident vient bientôt mettre un terme définitif à cette relation extra-conjugale... - Critique : Ne jamais convoiter la maîtresse de votre meilleur ami. Surtout si ce dernier vous a non seulement sauvé la vie dix ans plus tôt, mais aussi fourni un boulot et une vie de luxe sur la Côte d’Azur. Hélas, Mathieu (Yvan Attal), pourtant bon père famille, heureux en ménage avec Juliette (Marie-Josée Croze), ne peut s’en empêcher : à l’insu de tous, il tombe follement, fatalement amoureux de la belle Elsa (Alma Jodo­rowsky), pour laquelle Vincent (Guillaume Canet) envisage de quitter sa femme (Maïwenn). Vous suivez ? Non ? Pas d’inquiétude : Yvan Attal, qui est également derrière la caméra, aux commandes de ce thriller niçois – son nouveau (et huitième) long métrage après Les Choses humaines (2021) – ne vous laissera pas patauger en eaux troubles. C’est tout juste s’il ne fait pas distribuer une notice explicative à l’entrée de la salle de cinéma : l’intrigue, constamment surlignée en voix off, dispense le spectateur de la moindre interrogation – sans même parler de palpitations ou de malaise. Nous voilà convoqués dans les décors de catalogue design d’un vaudeville tragique chez les riches, un film noir cousu de fil blanc, avec piscine, mais sans suspense. Psychologie de green Côté personnages, et malgré le casting cinq étoiles où chacun fait ce qu’il peut avec sa maigre partition (surtout les trois protagonistes féminines, ici réduites à leurs plus simples artifices, de la « maîtresse irrésistible » aux « épouses flouées »), c’est la même déception. Il faudra se contenter d’une réflexion de surface sur les effets du hasard et de la fatalité sur les mœurs des joueurs de golf mâles de plus de 50 ans en milieu littoral. Une faune bien trop fade pour être venimeuse.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 06h13 : Un coup de dés

De 07h35 à 08h14 Faut voir ! L'hebdo cinéma

Rediffusion Magazine du cinéma 39mn -10

Outre deux interviews, cette émission propose du décryptage, des reportages et des rubriques afin de traiter avec curiosité et humour toute l'actualité du cinéma. Du blockbuster au film d'auteur, en passant par la série B ou Z, ce programme se penche sur toutes les envies de spectateurs passionnés.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 07h35 : Faut voir ! L'hebdo cinéma

De 08h14 à 10h01 Bâtiment 5

Rediffusion Film : drame 1h47 -10

Jeune femme engagée et déterminée, Haby découvre avec stupeur l'inquiétant plan de réaménagement de son quartier d'enfance validé par Pierre Forges, le nouveau maire de sa commune, Montvilliers. Bien décidé à mettre un terme aux incivilités, ce dernier souhaite détruire certaines barres d'immeubles pour faire place nette et redonner un nouveau souffle à cette cité, réputée parmi les plus dangereuses de Seine-Saint-Denis. Mais Haby refuse de céder sans lutter, consciente que l'application du plan passera par l'expulsion des familles nombreuses qui ne pourront pas s'installer dans les logements prévus, volontairement inadaptés à leur situation... - Critique : C’est peu dire que le réalisateur de Montfermeil était attendu au tournant. Après l’incontestable succès public et critique des Misérables (deux millions d’entrées, Prix du jury au Festival de Cannes, quatre Césars dont celui du meilleur film), la majorité de la classe politique, dans un bel élan de lucidité, n’avait pu que saluer la « justesse » du constat et « l’absolue nécessité » à agir, quelques mois après avoir enterré le plan Borloo qui proposait de solides pistes pour désenclaver les banlieues. Alors quand Ladj Ly décide de passer à la vitesse supérieure, comme scénariste, à l’automne 2022, du belliqueux et nihiliste Athena, de son camarade Romain Gavras, ou dans ce deuxième volet de ce qu’il a imaginé comme un triptyque consacré à la banlieue, le retour de bâton était inévitable. L’enquête, en cours, sur des soupçons de détournements de fonds de l’école Kourtrajmé, fondée par Ladj Ly, n’arrangera pas ses affaires. Difficile de juger le film hors de ce contexte explosif. Une précision documentaire Les Indésirables — titre de travail — devait à l’origine prendre la forme d’un biopic de Claude Dilain (1948-2015), maire socialiste de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Projet abandonné au profit d’un film choral et vindicatif sur les thèmes du mal-logement et de la rénovation urbaine, soit exactement le sujet du très réussi Les Promesses, de Thomas Kruithof (2021), qu’il est permis de trouver plus nuancé. Pour autant, Ladj Ly décrit avec une précision documentaire la corrélation de la dégradation des grands ensembles où sont entassées des familles d’immigrés depuis les années 1960 avec la dégradation des relations entre cette population précarisée et les représentants de l’État, qu’il s’agisse du maire tendance centre dur (Alexis Manenti, l’un des « baqueux » des Misérables) ou des gendarmes mobiles chargés d’appliquer, sans une once d’humanité, les avis d’expulsion. Seules notes d’espoir dans cette chronique d’un désastre annoncé, les femmes, dont une jeune militante associative interprétée avec fougue par Anta Diaw. Dans son dernier spectacle, À huis clos, le rappeur et auteur Kery James incarne un avocat qui prend en otage le juge qui a innocenté l’assassin de son frère. Au cours d’une nuit sous tension, qui rappelle le final de Bâtiment 5, son personnage explique préférer à l’euphémique « quartier populaire » le plus politique « quartier prolétaire ». Revenir aux fondamentaux de la lutte des classes pour dénoncer les mécanismes de domination qui se déploient jusqu’au territoire, tel est aussi le projet de Ladj Ly. Une radicalité qu’il serait malavisé — et typiquement bourgeois — de taxer de manichéenne.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 08h14 : Bâtiment 5

De 10h01 à 11h32 Rue des Dames

Film : drame 1h31 -12

Employée dans un salon de manucure parisien, Mia, 25 ans, mène une existence relativement sereine jusqu'au jour où elle découvre qu'elle est enceinte. Bouleversée, la jeune femme peine à garder son calme, consciente que ses finances ne lui permettent pas d'accueillir un enfant au sein de son foyer. En effet, son seul salaire ne suffira pas à couvrir les dépenses tandis que Nabil, son compagnon, se trouve de son côté en liberté conditionnelle. Dos au mur, Mia décide de se lancer dans l'organisation de sulfureuses soirées privées avec des clientes du salon, mais son plan est vite découvert par sa patronne... - Critique : Dans le milieu du rap, la qualité qui fait l’unanimité, c’est la street cred (« crédibilité de la rue », dans la langue de Jul), soit la légitimité à parler de son quotidien, de son quartier. Voilà plus de deux décennies que Hamé et Ékoué, les têtes pensantes du groupe de rap La Rumeur, documentent sans fausse note les mutations du 18ᵉ arrondissement parisien dans leurs chansons, leurs livres, leurs films. Après avoir parachuté Reda Kateb dans un Pigalle en voie de gentrification (Les Derniers Parisiens, 2017), le duo de réalisateurs lâche l’écorchée Garance Marillier (l’étudiante anthropophage de Grave, de Julia Ducournau) au pied de la butte Montmartre. Mia a 25 ans et elle dort à l’hôtel. Son boulot dans une onglerie ne lui permet pas d’être locataire. Quand elle apprend qu’elle est enceinte de Nabil, son copain, en liberté conditionnelle, Mia en est réduite à la survie. Pas le choix. L’argent, l’appart, elle les trouvera coûte que coûte. Quitte à trahir les rares personnes qui lui font confiance. Des acteurs crédibles, à fleur de peau Tout sonne juste dans cette course contre la montre et les semaines d’aménorrhée. Les lieux, rarement filmés, d’un Paris paupérisé (café, laverie, hôtel miteux…), si loin et si proches des pèlerins du Sacré-Cœur. Les gueules basanées des habitants (étudiants, sans-papiers, chauffeurs de VTC, flics, voyous, footballeurs), interprétés par des acteurs crédibles et à fleur de peau, dont tant de films français, déconnectés de la réalité, manquent. L’intrigue, enfin, pourrait sembler un peu chargée, les auteurs voulant embrasser en moins de deux heures l’ensemble des problématiques qui creusent la fracture entre les Parisiens d’en haut et ceux d’en bas – mal-logement, travail au noir, prostitution, chantages… L’ensemble reste pourtant équilibré, entre sincérité et âpreté.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 10h01 : Rue des Dames

De 11h32 à 13h11 Première affaire

Rediffusion Film : drame 1h39 -10

Tout juste diplômée, Nora débute sa carrière d'avocate inexpérimentée en se retrouvant immédiatement propulsée dans une affaire pénale aussi subtile que complexe. En effet, elle est chargée d'assurer la défense d'un adolescent accusé du meurtre d'un de ses voisins. Après avoir assisté à la garde à vue du suspect, elle suit de près l'instruction du dossier. A travers l'évolution de l'affaire, elle découvre peu à peu la cruauté du monde qui l'entoure, aussi bien dans sa vie intime que professionnelle. Emportée par les turbulences et par la frénésie ambiante, elle multiplie les erreurs et se voit contrainte de questionner ses choix... - Critique : C’est presque devenu un genre de film en soi : l’histoire de la jeune et brillante (future) diplômée, transfuge de classe un peu trop naïve qui se prend en pleine face la lâcheté des hommes et les difficultés du terrain. Après De grandes espérances, de Sylvain Desclous, après La Voie royale, de Frédéric Mermoud, voici donc la toujours épatante Noée Abita en avocate pénaliste débutante aux prises avec sa première affaire sérieuse : un client inculpé de meurtre. À moins que sa première affaire ne soit plutôt celle entamée avec le flic chargé de l’enquête (Anders Danielsen Lie), Norvégien d’Arras, alliage aussi exotique qu’incongru… Malgré des thèmes très disparates (misère sociale du Nord et initiation sexuelle complexe), le film évite le pathos avec adresse.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 11h32 : Première affaire

De 13h11 à 14h41 Late Night with the Devil

Rediffusion Film d'horreur 1h30 -16

Présentateur d'un late night show en perte de vitesse, Jack Delroy cherche désespérément le petit quelque chose qui manque à son émission de divertissement pour dépasser la concurrence. Il décide de profiter de la soirée d'Halloween 1977 pour faire un gros coup marketing. Son idée : inviter sur le plateau une jeune fille prétendument possédée pour réaliser la toute première interview télévisée du diable devant des millions de téléspectateurs. Mais l'ambiance dégénère rapidement... - Critique : David Dastmalchian est formidable. Par convention, on relègue souvent nos quelques mots sur la performance des acteurs en fin de critique mais ce film d’horreur assez génial repose surtout sur le jeu du comédien texan : voilà enfin un premier rôle pour ce vrai second couteau du cinéma américain et sa sacrée trombine, aperçue entre autres chez Villeneuve (Blade Runner 2049, Dune) ou Nolan (de The Dark Knight à Oppenheimer). Le film, qui se présente comme l’enregistrement perdu d’un programme télé maudit, se révèle un excellent pastiche de late show à l’américaine. Dastmalchian incarne Jack Delroy, vedette de Night Owls, émission en perte de vitesse. En présentateur désespéré (prêt à interviewer, pour l’audience, une jeune fille possédée par le diable), cajoleur, sombre et grinçant à la fois, l’acteur rayonne. Faux sourires et vraies sécrétions corporelles Peut-on filmer une possession démoniaque à la télé ? Oui, si le spectateur est prêt à jouer le jeu et à accepter le dispositif de Late night with the Devil, qui annonce dès une pompière introduction que l’émission dérivera forcément vers le surnaturel avant d’imploser. Puis joue avec lui, au gré des bavardages et des paniques de Jack Delroy et ses invités : un médium, un sceptique (excellent personnage, sorte de détournement de la figure horrifique classique du « type qui n’y croit pas trop » : cet objecteur s’applique à réfuter en direct les horreurs auxquelles on vient d’assister) et une adolescente possédée – très premier degré, à la Linda Blair dans L’Exorciste. Entre faux sourires et vraies sécrétions corporelles, le film abuse de cette tension, repoussant sans cesse l’échéance, jusqu’à un fantastique dernier quart d’heure, vraiment inattendu. Les deux cinéastes australiens n’avaient pas menti, leur long métrage est une vraie gourmandise paranormale.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 13h11 : Late Night with the Devil

De 14h41 à 14h53 Meat Puppet

Rediffusion Film : court métrage 12mn -10

L'âme d'Oz, qui a raté la remise de diplôme de sa petite amie parce qu'il s'amusait, est emprisonnée par une marionnette. Pour la sauver, Oz doit grandir.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 14h41 : Meat Puppet

De 14h53 à 15h33 Faut voir ! L'hebdo cinéma

Rediffusion Magazine du cinéma 40mn -10

Outre deux interviews, cette émission propose du décryptage, des reportages et des rubriques afin de traiter avec curiosité et humour toute l'actualité du cinéma. Du blockbuster au film d'auteur, en passant par la série B ou Z, ce programme se penche sur toutes les envies de spectateurs passionnés.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 14h53 : Faut voir ! L'hebdo cinéma

De 15h33 à 20h50 Fin des programmes

Fin 5h17 Tout public

Nos programmes se terminent pour cette journée, en attendant ceux de demain.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 15h33 : Fin des programmes

De 20h50 à 21h43 + de courts

Rediffusion Magazine du cinéma 53mn -10

Magazine bimensuel consacré au cinéma court, les deuxième et quatrième dimanches de chaque mois. Une émission de 52 minutes qui aime le court métrage et qui en veut toujours plus. "+ de courts" accompagne par la parole la diffusion de 2 à 3 courts-métrages qui font l'actualité. Chaque émission propose des recommandations éclectiques aux spectateurs.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 20h50 : + de courts

De 21h43 à 23h12 How to Have Sex

Rediffusion Film : drame 1h29 -12

Pour célébrer la fin du lycée, Tara, Em et Skye, trois amies britanniques de 16 ans, s'offrent une semaine de vacances à Malia, en Crète. Le lieu est une station balnéaire très courue, connue pour ses fêtes débridées et très arrosées. Partagée entre l'euphorie et l'appréhension, Tara, la seule du trio à n'avoir jamais eu de relation sexuelle, est décidée à perdre sa virginité pour ne plus être moquée en raison de son manque d'expérience. Les trois copines sympathisent avec leurs voisins de chambre, Paddy et Badger. Un soir, bien qu'attirée par ce dernier, Tara accepte de suivre Paddy sur une plage. Celui-ci la contraint à une relation sexuelle... - Critique : Avant même de savoir si elles avaient réussi leur diplôme de sortie du lycée, ces trois petites Anglaises se sont envolées, survoltées, pour une station balnéaire de la Méditerranée. Au menu : frites, fêtes, flirts, cigarettes et alcool ! Branché sur l’énergie d’une jeunesse déchaînée, ce premier long métrage, salué au Festival de Cannes par le prix Un certain regard, retrouve l’élan d’un cinéma de vérité et de spontanéité, comme on l’aimait au temps de la Nouvelle Vague. Mais How to Have Sex s’impose aussi comme une œuvre très actuelle, qui, dans le sillage du mouvement #MeToo, pose sur les mœurs juvéniles un regard critique et fait utilement retentir le signal d’alarme. Fraîche trentenaire, Molly Manning Walker met en scène sa bande de filles avec la maturité qui leur fait encore défaut, tout en retrouvant, à travers elles, l’insouciance de sa propre fin d’adolescence. Elle semble ainsi se fondre dans la frénésie du groupe, mais garde lucidité et rigueur pour raconter une expérience individuelle très différente à travers le personnage de Tara. Boute-en-train du trio, cette dernière subit une sombre métamorphose, se repliant dans le mutisme, perdant sa légèreté et la confiance en soi qu’elle affichait. Au milieu du délire général, Tara s’est retrouvée seule avec un garçon qui n’était pas celui auquel elle faisait les yeux doux, pas celui dont elle avait envie. Et avec le garçon dont elle ne voulait pas, elle a fait ce qu’elle ne voulait pas, perdre sa virginité. How to Have Sex s’organise autour de cette scène du consentement arraché à un corps désemparé, volé à une jeune fille immature, abusée. Pour Tara, il y a l’avant et l’après. Pour les autres, la fête n’a jamais cessé. Glorifiée dans un mélange de ludique et de lubrique qui culmine lors d’un concours d’érections où les filles sont mises au service des garçons, la sexualité ne peut être que joyeuse. « Comment ça, c’était pas super ? » dira une des deux amies de Tara après avoir écouté son récit. Au milieu des musiques en transe, la réalisatrice fait résonner la solitude poignante de son héroïne, son intimité bouleversée, sa souffrance orpheline. Une douceur consolatrice grandit au fil de ce film, magnifique geste de solidarité envers une jeunesse qui, tout à la joie de son émancipation, s’expose à une entrée violente dans l’âge adulte.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 21h43 : How to Have Sex

De 23h12 à 00h54 Past Lives – Nos vies d'avant

Rediffusion Film : drame 1h42 Tout public

Tous deux originaires de Séoul, Nora et Hae Sung se retrouvent à New York, près de deux décennies après avoir vu leur histoire d'amour brutalement interrompue contre leur gré. Désormais trentenaires, les anciens amoureux profitent de ces retrouvailles pour évoquer leurs heureux souvenirs. Célibataire, Hae Sung ne cache pas sa volonté de renouer des liens avec la jeune femme, une situation quelque peu gênante pour Nora, qui est de son côté mariée avec Arthur, un Américain. Ce dernier ne tarde d'ailleurs pas à remettre en question la sincérité de son épouse, qui se comporte de façon étrange et qui semble complètement bouleversée par les événements... - Critique : À douze ans, Nora a quitté la Corée pour le Canada, laissant derrière elle son petit « fiancé » Hae Sung. Vingt ans plus tard, alors que l’ambitieuse dramaturge est mariée à un Américain, son ami d’enfance vient lui rendre une brève visite à New York… En trois époques, ce premier long métrage autobiographique réunit (et sépare, surtout) un garçon et une fille pour qui ce n’est jamais le moment. Ni comédie du remariage, ni drame adultère, Past Lives cultive son mode mineur avec un courageux refus du drame et des attendus, plein d’un regret terrible : celui de n’avoir qu’une vie. Quand l’émotion frappe, à la toute fin de ce film pudique et de bon goût donc, elle semble d’autant plus forte.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 23h12 : Past Lives – Nos vies d'avant

De 06h13 à 07h35 Un coup de dés

Rediffusion Film : thriller 1h22 -10

Installés à Nice depuis une dizaine d'années, Mathieu et Vincent dirigent une prospère agence immobilière. Avec leurs compagnes, ils profitent d'une existence idyllique après avoir vécu nombre de péripéties, notamment un incident qui aurait pu tourner au drame et qui a renforcé leur indéfectible amitié. Mais un jour, la loyauté de Mathieu est mise à l'épreuve quand il découvre que Vincent trompe son épouse. Il tente de convaincre son ami de cesser de fréquenter sa maîtresse, mais en vain. Un malheureux accident vient bientôt mettre un terme définitif à cette relation extra-conjugale... - Critique : Ne jamais convoiter la maîtresse de votre meilleur ami. Surtout si ce dernier vous a non seulement sauvé la vie dix ans plus tôt, mais aussi fourni un boulot et une vie de luxe sur la Côte d’Azur. Hélas, Mathieu (Yvan Attal), pourtant bon père famille, heureux en ménage avec Juliette (Marie-Josée Croze), ne peut s’en empêcher : à l’insu de tous, il tombe follement, fatalement amoureux de la belle Elsa (Alma Jodo­rowsky), pour laquelle Vincent (Guillaume Canet) envisage de quitter sa femme (Maïwenn). Vous suivez ? Non ? Pas d’inquiétude : Yvan Attal, qui est également derrière la caméra, aux commandes de ce thriller niçois – son nouveau (et huitième) long métrage après Les Choses humaines (2021) – ne vous laissera pas patauger en eaux troubles. C’est tout juste s’il ne fait pas distribuer une notice explicative à l’entrée de la salle de cinéma : l’intrigue, constamment surlignée en voix off, dispense le spectateur de la moindre interrogation – sans même parler de palpitations ou de malaise. Nous voilà convoqués dans les décors de catalogue design d’un vaudeville tragique chez les riches, un film noir cousu de fil blanc, avec piscine, mais sans suspense. Psychologie de green Côté personnages, et malgré le casting cinq étoiles où chacun fait ce qu’il peut avec sa maigre partition (surtout les trois protagonistes féminines, ici réduites à leurs plus simples artifices, de la « maîtresse irrésistible » aux « épouses flouées »), c’est la même déception. Il faudra se contenter d’une réflexion de surface sur les effets du hasard et de la fatalité sur les mœurs des joueurs de golf mâles de plus de 50 ans en milieu littoral. Une faune bien trop fade pour être venimeuse.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 06h13 : Un coup de dés

De 07h35 à 08h14 Faut voir ! L'hebdo cinéma

Rediffusion Magazine du cinéma 39mn -10

Outre deux interviews, cette émission propose du décryptage, des reportages et des rubriques afin de traiter avec curiosité et humour toute l'actualité du cinéma. Du blockbuster au film d'auteur, en passant par la série B ou Z, ce programme se penche sur toutes les envies de spectateurs passionnés.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 07h35 : Faut voir ! L'hebdo cinéma

De 08h14 à 10h01 Bâtiment 5

Rediffusion Film : drame 1h47 -10

Jeune femme engagée et déterminée, Haby découvre avec stupeur l'inquiétant plan de réaménagement de son quartier d'enfance validé par Pierre Forges, le nouveau maire de sa commune, Montvilliers. Bien décidé à mettre un terme aux incivilités, ce dernier souhaite détruire certaines barres d'immeubles pour faire place nette et redonner un nouveau souffle à cette cité, réputée parmi les plus dangereuses de Seine-Saint-Denis. Mais Haby refuse de céder sans lutter, consciente que l'application du plan passera par l'expulsion des familles nombreuses qui ne pourront pas s'installer dans les logements prévus, volontairement inadaptés à leur situation... - Critique : C’est peu dire que le réalisateur de Montfermeil était attendu au tournant. Après l’incontestable succès public et critique des Misérables (deux millions d’entrées, Prix du jury au Festival de Cannes, quatre Césars dont celui du meilleur film), la majorité de la classe politique, dans un bel élan de lucidité, n’avait pu que saluer la « justesse » du constat et « l’absolue nécessité » à agir, quelques mois après avoir enterré le plan Borloo qui proposait de solides pistes pour désenclaver les banlieues. Alors quand Ladj Ly décide de passer à la vitesse supérieure, comme scénariste, à l’automne 2022, du belliqueux et nihiliste Athena, de son camarade Romain Gavras, ou dans ce deuxième volet de ce qu’il a imaginé comme un triptyque consacré à la banlieue, le retour de bâton était inévitable. L’enquête, en cours, sur des soupçons de détournements de fonds de l’école Kourtrajmé, fondée par Ladj Ly, n’arrangera pas ses affaires. Difficile de juger le film hors de ce contexte explosif. Une précision documentaire Les Indésirables — titre de travail — devait à l’origine prendre la forme d’un biopic de Claude Dilain (1948-2015), maire socialiste de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Projet abandonné au profit d’un film choral et vindicatif sur les thèmes du mal-logement et de la rénovation urbaine, soit exactement le sujet du très réussi Les Promesses, de Thomas Kruithof (2021), qu’il est permis de trouver plus nuancé. Pour autant, Ladj Ly décrit avec une précision documentaire la corrélation de la dégradation des grands ensembles où sont entassées des familles d’immigrés depuis les années 1960 avec la dégradation des relations entre cette population précarisée et les représentants de l’État, qu’il s’agisse du maire tendance centre dur (Alexis Manenti, l’un des « baqueux » des Misérables) ou des gendarmes mobiles chargés d’appliquer, sans une once d’humanité, les avis d’expulsion. Seules notes d’espoir dans cette chronique d’un désastre annoncé, les femmes, dont une jeune militante associative interprétée avec fougue par Anta Diaw. Dans son dernier spectacle, À huis clos, le rappeur et auteur Kery James incarne un avocat qui prend en otage le juge qui a innocenté l’assassin de son frère. Au cours d’une nuit sous tension, qui rappelle le final de Bâtiment 5, son personnage explique préférer à l’euphémique « quartier populaire » le plus politique « quartier prolétaire ». Revenir aux fondamentaux de la lutte des classes pour dénoncer les mécanismes de domination qui se déploient jusqu’au territoire, tel est aussi le projet de Ladj Ly. Une radicalité qu’il serait malavisé — et typiquement bourgeois — de taxer de manichéenne.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 08h14 : Bâtiment 5

De 10h01 à 11h32 Rue des Dames

Film : drame 1h31 -12

Employée dans un salon de manucure parisien, Mia, 25 ans, mène une existence relativement sereine jusqu'au jour où elle découvre qu'elle est enceinte. Bouleversée, la jeune femme peine à garder son calme, consciente que ses finances ne lui permettent pas d'accueillir un enfant au sein de son foyer. En effet, son seul salaire ne suffira pas à couvrir les dépenses tandis que Nabil, son compagnon, se trouve de son côté en liberté conditionnelle. Dos au mur, Mia décide de se lancer dans l'organisation de sulfureuses soirées privées avec des clientes du salon, mais son plan est vite découvert par sa patronne... - Critique : Dans le milieu du rap, la qualité qui fait l’unanimité, c’est la street cred (« crédibilité de la rue », dans la langue de Jul), soit la légitimité à parler de son quotidien, de son quartier. Voilà plus de deux décennies que Hamé et Ékoué, les têtes pensantes du groupe de rap La Rumeur, documentent sans fausse note les mutations du 18ᵉ arrondissement parisien dans leurs chansons, leurs livres, leurs films. Après avoir parachuté Reda Kateb dans un Pigalle en voie de gentrification (Les Derniers Parisiens, 2017), le duo de réalisateurs lâche l’écorchée Garance Marillier (l’étudiante anthropophage de Grave, de Julia Ducournau) au pied de la butte Montmartre. Mia a 25 ans et elle dort à l’hôtel. Son boulot dans une onglerie ne lui permet pas d’être locataire. Quand elle apprend qu’elle est enceinte de Nabil, son copain, en liberté conditionnelle, Mia en est réduite à la survie. Pas le choix. L’argent, l’appart, elle les trouvera coûte que coûte. Quitte à trahir les rares personnes qui lui font confiance. Des acteurs crédibles, à fleur de peau Tout sonne juste dans cette course contre la montre et les semaines d’aménorrhée. Les lieux, rarement filmés, d’un Paris paupérisé (café, laverie, hôtel miteux…), si loin et si proches des pèlerins du Sacré-Cœur. Les gueules basanées des habitants (étudiants, sans-papiers, chauffeurs de VTC, flics, voyous, footballeurs), interprétés par des acteurs crédibles et à fleur de peau, dont tant de films français, déconnectés de la réalité, manquent. L’intrigue, enfin, pourrait sembler un peu chargée, les auteurs voulant embrasser en moins de deux heures l’ensemble des problématiques qui creusent la fracture entre les Parisiens d’en haut et ceux d’en bas – mal-logement, travail au noir, prostitution, chantages… L’ensemble reste pourtant équilibré, entre sincérité et âpreté.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 10h01 : Rue des Dames

De 11h32 à 13h11 Première affaire

Rediffusion Film : drame 1h39 -10

Tout juste diplômée, Nora débute sa carrière d'avocate inexpérimentée en se retrouvant immédiatement propulsée dans une affaire pénale aussi subtile que complexe. En effet, elle est chargée d'assurer la défense d'un adolescent accusé du meurtre d'un de ses voisins. Après avoir assisté à la garde à vue du suspect, elle suit de près l'instruction du dossier. A travers l'évolution de l'affaire, elle découvre peu à peu la cruauté du monde qui l'entoure, aussi bien dans sa vie intime que professionnelle. Emportée par les turbulences et par la frénésie ambiante, elle multiplie les erreurs et se voit contrainte de questionner ses choix... - Critique : C’est presque devenu un genre de film en soi : l’histoire de la jeune et brillante (future) diplômée, transfuge de classe un peu trop naïve qui se prend en pleine face la lâcheté des hommes et les difficultés du terrain. Après De grandes espérances, de Sylvain Desclous, après La Voie royale, de Frédéric Mermoud, voici donc la toujours épatante Noée Abita en avocate pénaliste débutante aux prises avec sa première affaire sérieuse : un client inculpé de meurtre. À moins que sa première affaire ne soit plutôt celle entamée avec le flic chargé de l’enquête (Anders Danielsen Lie), Norvégien d’Arras, alliage aussi exotique qu’incongru… Malgré des thèmes très disparates (misère sociale du Nord et initiation sexuelle complexe), le film évite le pathos avec adresse.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 11h32 : Première affaire

De 13h11 à 14h41 Late Night with the Devil

Rediffusion Film d'horreur 1h30 -16

Présentateur d'un late night show en perte de vitesse, Jack Delroy cherche désespérément le petit quelque chose qui manque à son émission de divertissement pour dépasser la concurrence. Il décide de profiter de la soirée d'Halloween 1977 pour faire un gros coup marketing. Son idée : inviter sur le plateau une jeune fille prétendument possédée pour réaliser la toute première interview télévisée du diable devant des millions de téléspectateurs. Mais l'ambiance dégénère rapidement... - Critique : David Dastmalchian est formidable. Par convention, on relègue souvent nos quelques mots sur la performance des acteurs en fin de critique mais ce film d’horreur assez génial repose surtout sur le jeu du comédien texan : voilà enfin un premier rôle pour ce vrai second couteau du cinéma américain et sa sacrée trombine, aperçue entre autres chez Villeneuve (Blade Runner 2049, Dune) ou Nolan (de The Dark Knight à Oppenheimer). Le film, qui se présente comme l’enregistrement perdu d’un programme télé maudit, se révèle un excellent pastiche de late show à l’américaine. Dastmalchian incarne Jack Delroy, vedette de Night Owls, émission en perte de vitesse. En présentateur désespéré (prêt à interviewer, pour l’audience, une jeune fille possédée par le diable), cajoleur, sombre et grinçant à la fois, l’acteur rayonne. Faux sourires et vraies sécrétions corporelles Peut-on filmer une possession démoniaque à la télé ? Oui, si le spectateur est prêt à jouer le jeu et à accepter le dispositif de Late night with the Devil, qui annonce dès une pompière introduction que l’émission dérivera forcément vers le surnaturel avant d’imploser. Puis joue avec lui, au gré des bavardages et des paniques de Jack Delroy et ses invités : un médium, un sceptique (excellent personnage, sorte de détournement de la figure horrifique classique du « type qui n’y croit pas trop » : cet objecteur s’applique à réfuter en direct les horreurs auxquelles on vient d’assister) et une adolescente possédée – très premier degré, à la Linda Blair dans L’Exorciste. Entre faux sourires et vraies sécrétions corporelles, le film abuse de cette tension, repoussant sans cesse l’échéance, jusqu’à un fantastique dernier quart d’heure, vraiment inattendu. Les deux cinéastes australiens n’avaient pas menti, leur long métrage est une vraie gourmandise paranormale.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 13h11 : Late Night with the Devil

De 14h41 à 14h53 Meat Puppet

Rediffusion Film : court métrage 12mn -10

L'âme d'Oz, qui a raté la remise de diplôme de sa petite amie parce qu'il s'amusait, est emprisonnée par une marionnette. Pour la sauver, Oz doit grandir.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 14h41 : Meat Puppet

De 14h53 à 15h33 Faut voir ! L'hebdo cinéma

Rediffusion Magazine du cinéma 40mn -10

Outre deux interviews, cette émission propose du décryptage, des reportages et des rubriques afin de traiter avec curiosité et humour toute l'actualité du cinéma. Du blockbuster au film d'auteur, en passant par la série B ou Z, ce programme se penche sur toutes les envies de spectateurs passionnés.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 14h53 : Faut voir ! L'hebdo cinéma

De 15h33 à 20h50 Fin des programmes

Fin 5h17 Tout public

Nos programmes se terminent pour cette journée, en attendant ceux de demain.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 15h33 : Fin des programmes

De 20h50 à 21h43 + de courts

Rediffusion Magazine du cinéma 53mn -10

Magazine bimensuel consacré au cinéma court, les deuxième et quatrième dimanches de chaque mois. Une émission de 52 minutes qui aime le court métrage et qui en veut toujours plus. "+ de courts" accompagne par la parole la diffusion de 2 à 3 courts-métrages qui font l'actualité. Chaque émission propose des recommandations éclectiques aux spectateurs.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 20h50 : + de courts

De 21h43 à 23h12 How to Have Sex

Rediffusion Film : drame 1h29 -12

Pour célébrer la fin du lycée, Tara, Em et Skye, trois amies britanniques de 16 ans, s'offrent une semaine de vacances à Malia, en Crète. Le lieu est une station balnéaire très courue, connue pour ses fêtes débridées et très arrosées. Partagée entre l'euphorie et l'appréhension, Tara, la seule du trio à n'avoir jamais eu de relation sexuelle, est décidée à perdre sa virginité pour ne plus être moquée en raison de son manque d'expérience. Les trois copines sympathisent avec leurs voisins de chambre, Paddy et Badger. Un soir, bien qu'attirée par ce dernier, Tara accepte de suivre Paddy sur une plage. Celui-ci la contraint à une relation sexuelle... - Critique : Avant même de savoir si elles avaient réussi leur diplôme de sortie du lycée, ces trois petites Anglaises se sont envolées, survoltées, pour une station balnéaire de la Méditerranée. Au menu : frites, fêtes, flirts, cigarettes et alcool ! Branché sur l’énergie d’une jeunesse déchaînée, ce premier long métrage, salué au Festival de Cannes par le prix Un certain regard, retrouve l’élan d’un cinéma de vérité et de spontanéité, comme on l’aimait au temps de la Nouvelle Vague. Mais How to Have Sex s’impose aussi comme une œuvre très actuelle, qui, dans le sillage du mouvement #MeToo, pose sur les mœurs juvéniles un regard critique et fait utilement retentir le signal d’alarme. Fraîche trentenaire, Molly Manning Walker met en scène sa bande de filles avec la maturité qui leur fait encore défaut, tout en retrouvant, à travers elles, l’insouciance de sa propre fin d’adolescence. Elle semble ainsi se fondre dans la frénésie du groupe, mais garde lucidité et rigueur pour raconter une expérience individuelle très différente à travers le personnage de Tara. Boute-en-train du trio, cette dernière subit une sombre métamorphose, se repliant dans le mutisme, perdant sa légèreté et la confiance en soi qu’elle affichait. Au milieu du délire général, Tara s’est retrouvée seule avec un garçon qui n’était pas celui auquel elle faisait les yeux doux, pas celui dont elle avait envie. Et avec le garçon dont elle ne voulait pas, elle a fait ce qu’elle ne voulait pas, perdre sa virginité. How to Have Sex s’organise autour de cette scène du consentement arraché à un corps désemparé, volé à une jeune fille immature, abusée. Pour Tara, il y a l’avant et l’après. Pour les autres, la fête n’a jamais cessé. Glorifiée dans un mélange de ludique et de lubrique qui culmine lors d’un concours d’érections où les filles sont mises au service des garçons, la sexualité ne peut être que joyeuse. « Comment ça, c’était pas super ? » dira une des deux amies de Tara après avoir écouté son récit. Au milieu des musiques en transe, la réalisatrice fait résonner la solitude poignante de son héroïne, son intimité bouleversée, sa souffrance orpheline. Une douceur consolatrice grandit au fil de ce film, magnifique geste de solidarité envers une jeunesse qui, tout à la joie de son émancipation, s’expose à une entrée violente dans l’âge adulte.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 21h43 : How to Have Sex

De 23h12 à 00h54 Past Lives – Nos vies d'avant

Rediffusion Film : drame 1h42 Tout public

Tous deux originaires de Séoul, Nora et Hae Sung se retrouvent à New York, près de deux décennies après avoir vu leur histoire d'amour brutalement interrompue contre leur gré. Désormais trentenaires, les anciens amoureux profitent de ces retrouvailles pour évoquer leurs heureux souvenirs. Célibataire, Hae Sung ne cache pas sa volonté de renouer des liens avec la jeune femme, une situation quelque peu gênante pour Nora, qui est de son côté mariée avec Arthur, un Américain. Ce dernier ne tarde d'ailleurs pas à remettre en question la sincérité de son épouse, qui se comporte de façon étrange et qui semble complètement bouleversée par les événements... - Critique : À douze ans, Nora a quitté la Corée pour le Canada, laissant derrière elle son petit « fiancé » Hae Sung. Vingt ans plus tard, alors que l’ambitieuse dramaturge est mariée à un Américain, son ami d’enfance vient lui rendre une brève visite à New York… En trois époques, ce premier long métrage autobiographique réunit (et sépare, surtout) un garçon et une fille pour qui ce n’est jamais le moment. Ni comédie du remariage, ni drame adultère, Past Lives cultive son mode mineur avec un courageux refus du drame et des attendus, plein d’un regret terrible : celui de n’avoir qu’une vie. Quand l’émotion frappe, à la toute fin de ce film pudique et de bon goût donc, elle semble d’autant plus forte.

Sur Canal+ Cinéma DROM dès 23h12 : Past Lives – Nos vies d'avant